L'Alliance du pipi et du popo
"Nijedna se kriza ne može premostiti, ako se zanemari velikodušnost, izdržljivost te spremnost na žrtvu i odricanje."
"Aucune crise ne peut être surmontée si l'on néglige la grandeur d'âme, l'endurance et la disposition au sacrifice et à la privation."
Ces paroles n'ont pas été prononcées par un mamifère au sang froid du FMI qui serait en tournée en Croatie pour exiger de nouveaux sacrifices auprès de la population mais bien par le cardinal Josip Bouzeunić, prélat de son état et en principe la plus haute autorité morale du pays, à l'occasion de son homélie dans la cathédrale de Zagreb pour célébrer la Fête nationale croate.
Les oreilles de Madame Pipi assise au premier rang ont dû teinter de bonheur en entendant les saintes paroles énoncées par son pope préféré, lui qui a retransmis à toute la nation pour vraiment pas cher son crédo adoré depuis qu'elle est entrée en fonction.
Toutefois ce qui nous intéresse ici n'est pas tant le prêche de son éminence mais plutôt ce qu'il a fait après avoir exigé de ses brebis qu'elles consentent aux plus hauts renoncements :
Ainsi après avoir quitté la messe, le cardinal Bouzeunić est remonté dans sa limousine en compagnie de sa suite et de son secrétaire pour que son conducteur attitré le ramène à sa luxueuse résidence épiscopale. Dès avoir pris congé de ses subalternes en quelques gestes ennuyés, il est allé se sustenter dans sa vaisselle d'or, celle incrustée de l'image de la Vierge Marie où viennent toujours s'intercaler les petits morceaux de ses oncteux brouets, un phénomène terrestre qui a le don de redoubler son appétit et de lui en faire redemander une nouvelle lampée, encore et encore. Néanmoins, un peu fatigué en ce jour de grand labeur, pour cette fois il eut vite fait d'ingurgiter les mets longuement préparés par ses nombreux cuisiniers. Alors, repu, il a lâché les gaz, a éructé, s'est signé pour toutes ces vilaines choses et a appelé sa femme de chambre pour lui demande si son lit était prêt pour sa sieste car il eu une dure journée. Comme la question était évidente et ne méritait pas la peine d'être posée, cela l'a mis de mauvaise humeur et il a ressenti la forte envie d'aboyer sur sa servante dont la mine de souffre-douleur ne la quitte plus depuis toutes ces années qu'elle est à son service, la pauvre imbécile ! Pourtant au dernier instant il eut la bonne idée de se retenir en pensant avec beaucoup de sagesse : "Après la sieste, si je l'engeule tout de suite je n'aurai plus rien à faire de ma journée".
Ouaf !