Pendant que Henry se plaignait auprès de notre Omniprésident du fait qu’on avait été méchant avec lui, qu’il y avait un traître dans l’équipe, qu’on avait osé lui demander de bien vouloir daigner shooter dans une baballe – et autres balivernes du niveau d’une cour de récréation de primaire, la France défilait, réclamant des aménagements au plan de retraite présenté par le gouvernement.
Que Sarkozy aime le foot, c’est son droit le plus inaliénable. Mais on notera que le parvenu de l’Elysée a pour écouter les doléances du sportif dû décaler un rendez-vous avec une ONG, et qu’il avait déjà décommandé la Présidente suisse pour cause de match France-Afrique, cet épisode faisant d’ailleurs étrangement écho à la politique de la chaise vide d’Angela Merkel d’il y a quelques semaines (cf. article). Si l’on voulait faire du mauvais esprit, on tenterait comme explication que le Président s’est ainsi vengé – à la façon d’un sale gosse complexé – d’Angela, la suissesse payant l’affront de l’allemande.
Mais l’intérêt de Sarko pour le foot ne s’arrête pas là : qu’apprend-on ? Que notre omniprésident vient de convoquer des Etats Généraux du Football à la rentrée – bizarrement à peu-près à la même époque où le texte des retraites passera devant le Parlement. L’occasion de débats stratégiques pour l’avenir de la France à un moment où le déficit explose et où Christine Lagarde est la seule à voir la reprise, le tout placé sous les auspices de nos deux inénarrables pom-pom girls du gouvernement, les Laurel et Hardy du football français, Rama Yade et Roselyne Bachelot.
Bref, pour employer une métaphore dont on est sûr qu’il puisse la comprendre, Sarko vient encore de nous démontrer de façon éclatante qu’il était aussi loin de la stature présidentielle que l’équipe de France de football d’un but.