Voilà un sondage qui devrait redonner du baume au cœur au chef de l’Etat, d’autant plus en cette période morose où l’Equipe de France désole et encolère nos concitoyens, le chômage va galopant, les scandales pullulant sans qu'on sache à qui ça profite, et où triomphent les manifestants de tout poil.
Selon un sondage H1N1 réalisé pour le quinzomadaire à géométrie variable Qu’il est bon de rire parfois quand toute l’économie d’un pays est grippée, à la question :
“Selon vous, quel est l’humoriste politique le plus insolent actuellement en France ?”
Les français ont placé M. Sarkozy en tête des huit personnalités proposées.
Avec 31% des voix (score identique à celui qu’il obtint lors du premier tour de la présidentielle 2007) Nicolas Sarkozy devance très largement Brice Hortefeux (19%) et Manuel Valls (15%).
Les français ont certes apprécié les boutades du Ministre de l’Intérieur (“Quand il y en a un ça va, c’est quand il y en a plusieurs qu’il y a des problèmes”) ou du trublion du Parti Socialiste (« Belle image de la ville d'Evry… Tu me mets quelques blancs, quelques whites, quelques blancos… ») mais pour la plupart des sondés, rien ne dépasse les “Je n’ai pas été élu pour augmenter les impôts”, “Je serai le président du pouvoir d’achat”, “Au nom de quoi récupérer les électeurs du Front National, c’est mal ?”, “Casse-toi, pov’con !” ou encore le fameux “La France, on l’aime ou on la quitte” de M. Sarkozy.
Derrière ce trio, on trouve ensuite Patrick Balkany pour l’”ensemble de son œuvre” (avec seulement – et c’est une surprise – 10% des voix) Jean-François Copé (notamment pour cette déclaration qui a beaucoup plu : “Moi vivant, il n’y aura pas d'augmentation de la redevance” et son combat acharné contre la Burqa) qui fédère, sur son seul nom, 9% des français (de bon augure pour 2017, l'objectif de M. Copé).
Ferment la marche, le ministre de l’Immigration, Eric Besson (7% – une vraie déception au regard du travail accompli par ce brillant "collaborateur") et deux humoristes particulièrement caustiques et sans concessions de la station de service public, France Inter : Philippe Val (5%) et Jean-Luc Hees (4%). Ces deux derniers (c’est le cas de le dire, puisqu’ils le sont dans ce classement – ô insolence, quand tu me tiens !) boutant hors du classement (réalisé l’an dernier à la même époque troublée) l’imitateur Laurent Gerra et le sénateur Charles Pasqua.
Un sondage qui a le mérite de remettre “les pendules à leur place” (comme dirait joyeusement un autre humoriste proche du pouvoir, j’ai cité : Johnny Hallyday) puisqu’on ne trouve aucune trace de Didier Porte ou de Stéphane Guillon.
On comprend dès lors leur éviction.
En effet, ils n’auront su s’adapter à cette “nouvelle insolence” qui fait fureur dans notre pays, une insolence qui, si elle conduit, parfois, au tribunal, n’en reste pas moins unanimement plébiscitée par nos compatriotes.
De fait, Hees & Val, en remerciant les deux “pseudo” humoristes devenus plus "tyrans" que drôles tellement ils se sont “coupés des réalités du rire d’aujourd’hui” n’auront, en définitive, fait que contenter (et répondre aux attentes de) leur auditorat, qui, faut-il le rappeler, est le premier actionnaire des radios de service public.
Reste à savoir si M. Sarkozy, nouveau champion de l’insolence en politique, serait prêt à assurer chaque matin, à 7h55 et sur France Inter, une chronique humoristique.
Le Parti Socialiste par la voix de son porte-parole, Benoît Hamon, a immédiatement réagi à cette éventualité, arguant du fait qu’il y aurait là “conflit d’intérêts, étant donné que le Président de la République est le principal actionnaire de la chaîne de service public”.
Ce à quoi, Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP, a rétorqué qu’il fallait “renvoyer les socialistes d’où ils venaient, soit au pays des Tristus”. Puis il a ajouté : “Ca tombe bien, ça rime avec Fabius”.
Voilà qui devrait sans doute permettre au sémillant Lefebvre d’intégrer ce classement des “humoristes politiques les plus insolents de France” la saison prochaine.
NB : Ce sondage réalisé auprès d’un échantillon de 1001 personnes pas tellement représentatives de la population a été effectué avant que le chef de l’Etat annonce la fin de la “Garden Party” et qu’un membre de son service d’ordre ne gifle un journaliste de France 3.