Je veux que ce silence s’étende en moi, qu’il prolifère en moi, qu’il brise et décortique chacune de mes cellules pour s’y greffer.
A défaut de pouvoir me tuer car je suis trop lâche, car je suis l’adepte des violences fades, je ne m’autorise que les fêlures d’une lame ou les fracas de ma tête contre un mur, je veux, en moi, fonder le silence.
Et il faut donc que tu t’en ailles. Car t’aimer c’est affamer mes sens, car t’aimer c’est encrasser mes lendemains de rêves.
Va t’en.
Je veux instruire en moi les grands vents du silence.
Etre le silence. Au-delà de la mort et de la vie. Au-delà de tout.
Extrait de "Journal d'une vieille folle"