Tels pourraient être les qualificatifs pour certains, avec la complicité de la Presse qui se garde bien de corriger.Ainsi, en marge des manifestations de la St Jean, un interviewé de 49 ans affirmait qu'ayant commencé à travailler dès l'âge de 16 ans, il aurait pu prétendre à la retraite après 37 ans de labeur, et que maintenant il lui en faudra 42 et que cela insupportait.Contrairement aux salariés de la fonction publique et des fameux régimes spéciaux, ce brave travailleur du secteur privé est leurré par des menteurs publics.En commençant à travailler en 1977, il n'avait guère l'espoir, à l'époque, de prendre sa retraite avant 65 ans, soit après 49 ans de cotisation.Dans notre monde individualiste, cotiser 12 ans pour la solidarité est donc devenu insoutenable.À l'inverse un enseignant déclarait ne pas vouloir être obligé de travailler jusqu'à 67 ans, ayant probablement commencé son activité à 25, et oubliant qu'il aura droit à sa retraite à tau plein malgré tout à 62 ans, comme presque tout le monde.La retraite par répartition est un droit solidaire financé par ceux qui travail encore contrairement à la retraite par capitalisation qui est un droit individuel financé par l'épargne individuelle. Abuser de cette solidarité est contraindre les générations actives au travail forcé.Des démagogues ont changé les règles du jeu dans les années 80 en déclarant qu'il n'y a pas de problèmes de retraites, en utilisant cet argutie pour tenter en vain de réduire le chômage en virant les vieux sans autres considérations. Nous savions déjà à cette époque qu'il n'en était rien et qu'il faudra bien payer un jour cette avanie. Des responsables de gauche comme de droite qui n'ont pas de prébende à défendre le répètent depuis 30 ans. Quand la même gauche prône aujourd'hui la “société du care”, je doute qu'elle comprenne réellement ce que cet anglicisme suppose de responsabilité, de solidarité, de sollicitude, de sens moral et d'honnêteté intellectuelle (et je n'en traduis pas encore toutes les nuances).Il nous faut apprendre à vivre autrement qu'à crédit. L'Euro peut nous sauver si nous acceptons de considérer qu'il n'est plus possible de dévaluer notre monnaie pour payer en monnaie de singe des promesses électorales financées par des déficits.