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Du jugement et de la motivation. Conseil, Psychothérapeute ou Coach ? Lumière SVP !!
Publié le 27 janvier 2009 par Sapiens Pietro CossuCe week-end, grande discussion avec un consultant, chef d’entreprise, ancien avocat d’affaires, concernant les activités de coach, terme et métier qui fait polémique.
Tout a commencé avec ceci :
Lui : « Mais dites-moi, le coach est tout entier orienté vers l’action, son activité est purement opérationnelle. C’est un accompagnement pour aider le manager à arriver à faire quelque chose, qu’il n’arrive pas à faire. Il intervient de manière très opérationnelle, après le conseil, en prolongement en quelque sorte. Il n'intervient pas sur des ressorts comportementaux ...»
A ce stade, je sais que la discussion va être longue... mais c'est une occasion intéressante de faire le point.
Moi : « Lorsque je parle des activités de coaching j’utilise l’expression générique « d’accompagnement individuel ». « Le langage commun à dévié et vidé de sa substance le terme de Coach. Est désigné comme coach, même par certains médias censés être avertis, aussi bien
- un conseil en diététique, qu’un moniteur sportif, ou un expert quelconque qui va vous faire faire quelque chose,
- que celui qui va vous aider à clarifier votre objectif, affiner votre cible, à définir un plan d’action et à trouver les ressources propres et extérieures, physiques et mentales nécessaires pour mener à bien ces actions et atteindre durablement votre objectif».
Ouf ! je l’ai dit, en synthèse et jusqu’au bout. Mais je sais que je vais devoir revenir sur chaque point
Lui : « Ca ne touche pas aux ressorts mentaux ou comportementaux, qui sont du domaine de la psychologie du travail.»
Nous y voilà. J’ai un très grand respect pour la psychologie sociale. Mais un coach n’est effectivement pas un psy…. ni un spécialiste du Conseil. Mais il sait et peut travailler avec des ressorts comportementaux.. sans jouer aux apprentis sorciers et sait livrer parfois un avis d'expert. Pas d'affolement: contrairement aux idées véhiculées les distances sont grandes, dans un cas comme dans l’autre. Et il convient de les respecter.
LE COACH N’EST PAS UN PSY.
Relevé sur un forum de psychologie sociale bien connu : « Voilà, moi cette notion de coaching m'inquiète j'ai l'impression que cela cache un manque de formation et une incapacité à s'appeler psy... on ne joue pas avec l’humain». Sur le même fil de discussion : « les coachs sont généralement des personnes qui ont de nombreuses années d'expériences dans leur domaine de coaching. »
Il serait juste de tracer une fois pour toute les lignes rouges qu’il faut s’interdire de franchir S’il est fidèle à sa déontologie, le coach s’interdit d’intervenir dans ce qui est du domaine du thérapeute : la thérapie (litt : « traitement d’une maladie »).
Il ne rentre pas dans l’univers de la réparation. Il n’a rien à y faire, ce n’est pas son métier. S’il détecte une souffrance, une « cassure » comme cause d’un dysfonctionnement, il DOIT renoncer à intervenir, même temporairement, le temps de la thérapie, et demander à son client de consulter. Les mieux placés pour identifier cette différence sont les psy sérieusement formés au coaching et pratiquant le coaching.
Car ils savent bien que la mission d’un Coach est toujours orientée vers l’action, pas sur la réparation d’un mal-être ou la recherche d’un mieux-être.
La mission principale d’un Coach est d’aider son client à bien clarifier son objectif (qui doit être spécifique, réalisable et mesurable, et donc inscrit dans un calendrier). Quand c’est nécessaire en l’aidant à faire le point sur ses valeurs motrices, qui l’aident à agir. Qui sont des sources de motivation. Il l’aide à identifier les ressources auxquelles il a accès (ses ressources propres, matérielles, physiques ou mentales, et celles liées à son entourage). Il l’épaule dans la recherche et la mise en forme puis la réalisation, pas à pas, d’un plan d’action visant l’atteinte de l’objectif. Et ceci de manière durable, car sa véritable mission est d’arriver à l’autonomie totale de son client.
C’est ça la réussite du coach : il a réussi quand il s’efface. C’est aussi pour cela qu’on a l’habitude de dire que la mission d’un coach ne doit pas s’éterniser. Au-delà d’un an (voire de six mois) est-ce encore du coaching ? Car le Coach n’est pas non plus un gourou
Mais on a bien dit : « il aide », « il épaule ». Il n’est ni assis derrière, ni pérorant devant. Il est « à coté ». Il propose son processus tourné vers l’action, comme un « partenaire en réussite ».
Partenaire inconditionnel, à partir du moment où il accepte une mission et que cela ne heurte pas ses valeurs. Car il travaille sans jugement: on n'est pas dans l'univers du bien et du mal.
Son métier c’est ce processus : poser les bonnes questions, pointer ou faire émerger les éléments pertinents, aider à les mettre en forme avec une cible: l'objectif tel qu'il a été clarifié par le client.
LE COACH N’EST PAS UN CONSEIL NI UN GOUROU
Il ne dit pas non plus CE QU’IL FAUT FAIRE ! Car ce n’est pas un Conseil.
Ce n’est pas lui qui analyse, qui fait le bilan, qui dit quel doit être l’objectif et quel est le meilleur plan d’action pour l’atteindre. Ce métier de Consultant est essentiel dans bien des domaines et les expertises qu’il met en œuvre sont un réel enrichissement pour de nombreuses organisations. Mais ça n’est pas non plus le métier du Coach.
Chaque individu a un modèle personnel de réussite. On peut devenir bon, voire très bon en appliquant à la lettre les recettes de ceux qui ont réussi. Ou les recettes qui vous sont suggérées par des tiers Car on tire toujours bénéfice à se nourrir du monde extérieur.
Mais la véritable réussite durable, je devrais dire « le seul modèle d’action durable » est celle/celui qui vous appartient. Ce sont vos gestes à vous, ceux qui vous sont naturels que vous allez reproduire sans effort et avec talent. Pour faire de vos talents une compétence durable et autonome. Ce qui ne vous appartient pas est toujours réalisable mais demande l’utilisation d’une énergie qui n’est pas employée dans la réussite de vos actions.
Alors jamais de conseil quand on est Coach ? Eh oui… sauf évidemment si l’expertise du coach peut être ponctuellement une ressource pour le client… et à condition que cela soit clairement exprimé : « Je dispose d’informations sur le sujet : souhaitez vous les entendre ». La plupart du temps, c’est moins formel que ça, mais c’est TOUJOURS exprimé. Quand ça fait gagner du temps c’est précieux pour le client. Car si vous êtes Fiscaliste et Coach et que votre client se pose la question de l’impact fiscal de son projet, vous n’allez pas le laisser travailler une demi-journée sur le sujet, si vous avez la réponse toute prête et s’il souhaite l’entendre !!!