"La Crise et le Temps" Dégager l’horizon vers un Management Durable

Publié le 08 novembre 2009 par Sapiens Pietro Cossu
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Je retombe sur un article vieux de un an. « La Crise et le Temps » La chronique de Favilla dans les Echos du 7/11/2008

Génial Favilla dans ses chroniques des Echos. Archer talentueux qui décoche la métaphore d’un trait de plume pénétrant.

S’interrogeant sur les « vieilles vérités » il cite Adam Smith : « Ce n'est pas de la bienveillance du boucher, du marchand de bière et du boulanger que nous attendons notre dîner, mais bien du soin qu'ils apportent à leurs intérêts. Nous ne nous adressons pas à leur humanité, mais à leur égoïsme ; et ce n'est jamais de nos besoins que nous leur parlons, c'est toujours de leur avantage. » .


Il ajoute : « à la place de « nous », mettez : les actionnaires. A la place de « notre dîner », mettez : les cours de nos actions en Bourse. A la place du boucher et du marchand de bière, mettez : les dirigeants (…) et les traders.

Les actionnaires ont très bien compris que, pour attirer dans leur camp ces « faiseurs de dividendes », il fallait leur consentir quelques avantages (…), des modes de rémunération très incitatifs … »


Il écrit encore: « Le schéma a bien fonctionné, mais il lui manquait une dimension, celle du temps. Pimenter les profits immédiats (…), est une chose ; assurer la solidité et la profitabilité à long terme de l'entreprise en est une autre. ».

«  Tout s'est passé comme si la fraction la plus instable de l'actionnariat, celle qui ne voit dans l'entreprise qu'un instrument de profit rapide, avait façonné les stratégies. »

Favilla part ensuite sur des considérations de politique économique. Pour restaurer la vision du long terme et la prééminence de ce qu'il faut bien appeler « l'économie réelle », la présence durable des Etats dans le capital des groupes financiers est-elle nécessaire ou bien existe-t-il des moyens moins lourds et plus efficaces ?

Faut-il attendre, pour le savoir, que se réveille la chouette de Hegel... ?
 

"La chouette de Minerve (déesse du savoir et de la sagesse) ne prend son envol qu'à la tombée de la nuit".. C’est à dire après la bataille. Si la philosophie vient toujours trop tard, qu’en est-il du management ? Qu’en est-il des Dirigeants ?

C’est une bonne question : un management durable, soucieux de l’environnement au sens le plus global du terme, tournée vers l’action, peut-il fabriquer des lendemains ?
Si oui, à quoi ressemble-t-il ?

Le Management durable entretient l’action.

Il l’entretient dans le temps. Il garantit le résultat, l’objectif. Objectif normalement clairement défini par les stratèges. Il veille à la satisfaction, de l’actionnaire ….. des clients et des équipes.

Mais il y a plus : il donne du sens aux actions quotidiennes.

Ça fonctionne bien lorsque le sens est lié à l’argent. « Je travaille pour gagner de l’argent ».

« Je travaille pour fabriquer de la valeur pour l’actionnaire ».

« On reconnaît ma valeur et la valeur de mon travail parce qu’on me paie à chaque fin de mois et qu’on me verse une prime confortable ».


Ca devient moins simple quand le sens est relié aux valeurs, à l’activité, aux modes d’organisation.


Clarifier l'objectif. Clarifier les priorités. Faire de la pro activité une pratique d'hygiène quotidien: c'est un début.... un bon début. A la chouette de Minerve faut-il préférer le faucon d'Horus?