Crédit photo : Arnaud Compagne
En mars dernier, Le Mediateaseur était l’un des premiers a évoquer la sortie de l’album Bart&Baker present Swing Party. Vous pouvez vous replonger dans la chronique en cliquant ici.
En remerciement, Bart Sampson et Jo Baker, les 2 DJ ont accepté de répondre à une interview afin de vous faire découvrir encore un peu plus leur univers, et vous donner envie d’écouter cet album qui est un vrai bonheur pour les oreilles.
Bonjour Messieurs,
Bart and Baker, comme le nom l’indique ce sont 2 personnes, pouvez-vous nous dire de quelle manière vous êtes vous connus ?
Nous avions une passion commune, la collection de disques rares et nous fréquientons les mêmes conventions de collectionneurs. Un ami vendeur de disque rare nous a permis de nous connaître et de partager ensuite nos goûts musicaux.
Quelles étaient vos expériences en solo avant cette formation ?
Bart a été DJ pendant les années 90 à Brighton où il était parti étudier et ensuite de retour à Paris. Il passait surtout de la house music et déjà un peu de Jazz-House. Baker a participé aux dernières grandes revues du music-hall parisien et a toujours gardé un lien très fort avec cette communauté.
Vous vous êtes réunis autour de l’électro-swing, est-ce que ce style musical a été facile à « imposer » dans les clubs ?
En fait la voie avait été ouverte par le label G-Swing et leurs premiers maxis à partir de 1999. Je me rappelle que le magasin Colette avait même dédié un mur à leur CD, « Swing for Modern Clubbing »…donc le milieu du clubbing Parisien avait déjà connaissance de ce « son » avant que nous commencions à « tourner » dans les bars et clubs parisiens. Bart&Baker n’a d’ailleurs jamais souhaité jouer que de l’electro-swing, car nous avons une vision plus large du genre que de le réduire simplement à sa mise scène électronique. Passer des solos de batterie de big band est parfois tout aussi efficace que de livrer aux infra basses des morceaux de swing déjà excellents par ailleurs. L’Electro-Swing est d’autant plus agréable à intégrer dans un DJ-Set qu’il s’insère dans une démarche de découverte du genre en lui-même. Donc au final, on joue du Swing, du Cha Cha, du Mambo, du Club-Jazz et bien sûr de l’Electro-Swing…on a d’ailleurs baptisé ça le Sleazy Listening !
Avez-vous compris rapidement que cette musique plaisait ?
On ne s’est jamais trop posé la question pour être honnêtes. On a surtout essayé de rencontrer le « vrai public » et de ne pas nous laisser enfermer dans une quelconque « hype-attitude », sinon on ne serait même pas là à répondre à vos questions !!!
Ce qui est d’ailleurs amusant, c’est que certains acteurs de la scène Electro-Swing française nous brocardent aujourd’hui car on ne serait pas assez « puristes » à leurs yeux, ce qui de notre point de vue est un peu un faux débat, car ce qui nous importe avant tout c’est la rencontre avec le public quel qu’il soit et on ne voit pas de quel droit il faudrait s’interdire de « tester » des formats de soirées parce que cela ne se ferait pas…donc on essaye des choses, on ne rejette aucun public et on fait en sorte de garder notre spontanéité et notre liberté de choix intactes sans se faire trop influencer par les avis bons ou mauvais par ailleurs qu’on peut entendre autour de nous. La sortie du CD n’a rien changé à tout cela !
Comment vous y prenez-vous pour sélectionner vos chansons ?
Nous sommes des boulimiques de musiques, donc on achète des dizaines de disques par mois (dans tous les styles) et on écoute ensemble ces musiques. Si un disque nous plait à tout les deux, il rentre dans notre playlist. Notre public nous recommande également des artistes et on écoute leurs suggestions et on intègre parfois des morceaux par ce biais là.
Le premier album Bart&Baker present Swing Party est sorti en avril dernier. C’était pour vous le moment, ou c’est l’occasion qui s’est présentée ?
L’occasion s’est présentée au bon moment. On commençait à bien maîtriser notre style et nous avions envie de partager notre « son » avec le plus grand nombre. Donc l’occasion offerte par Wagram était vraiment idéale, d’autant que sans leur cirer les chaussures on a toujours aimé leur travail de sélectors sur d’autres projets sortis par ce label. Ils sont en phase avec nous, ils aiment le son commercial quand il est honnêtement produit et ils savent également intégrer des morceaux plus pointus et ainsi ils aident à élargir le périmètre musical des acheteurs de leurs projets. En plus ça a été un bonheur de travailler avec le label et on a vraiment eu beaucoup de chance !
Le choix des morceaux présents sur cette compile a été facile à faire ?
On en a choisi une centaine et ensuite il y a eu des morceaux qui ne pouvaient pas s’insérer dans le projet pour des raisons de droits détenus par des « majors » (Universal par exemple..) ce qui nous empêchait de pouvoir les obtenir. Après vous avez les labels qui préfèrent vous proposer des morceaux qui les arrangent car présents sur des nouveaux CDs d’un artiste que vous avez sélectionné alors que c’est le morceau de l’album précédent que vous voulez obtenir…les négociations peuvent alors commencer !!! Au final, la liste des titres nous satisfait complètement et nous avons été libres de la répartition et de l’ordre des morceaux !
Etes-vous content de l’accueil jusqu’à présent ?
Pour l’instant, nous sommes contents de l’accueil du CD. Les ventes excèdent l’ensemble du public qui nous suit déjà, donc on a pu toucher des gens que nous ne connaissons pas (encore…) et le retour des gens qui l’ont écouté et qui nous connaissent est qu’il ressemble à ce qu’ils entendent dans nos soirées, donc nous sommes satisfaits de ne pas avoir trahi notre public ! Après ce qui est plus surprenant, c’est de constater la jalousie que vous pouvez déclencher à partir du moment où on apprend que vous avez un projet qui sort dans le marché commercial. On n’y était sincèrement pas préparés et on essaye de gérer cette situation. La prochaine étape consistant à sortir nos propres morceaux, au moins maintenant on est au fait des mœurs du milieu et on va se concentrer sur ce que l’on préfère … la bonne musique !
Cet album pourrait être le premier d’une longue série ?
C’est possible mais on accepte le principe de prouver déjà qu’il y a un marché pour ce disque et qu’il peut se vendre suffisamment avant d’entamer un nouveau projet !