Ben oui ! J'avais écrit le mardi 15 juin ce passage :
"Le prochain billet parlera de Madame Florence Woerth, sainte laïque, féministe implacable et membre récent du Conseil de surveillance de l'entreprise Hermès, épouse de Monsieur Éric Woerth, à la fois trésorier de l'UMP, accessoirement Ministre du travail, de la solidarité et de la fonction publique et maire de la modeste commune de Chantilly. Un couple bien sympathique, gourmand et particulièrement désintéressé qui fait honneur à la République."
Et là, mes amis, bingo ! Le lendemain, Le Point et Médiapart sortaient le scandale Bettencourt dans lequel Florence Woerth et son digne époux semblent avoir joué un rôle de premier plan.
Quelle heureuse coïncidence, n'est ce pas ? Du coup, devant l'afflux de billets de blogs sur le sujet "Woerth", je me suis retrouvé fort dépourvu : j'étais parti en tête et me voici relégué en queue de peloton... Tant pis.
Je ne reviendrais pas sur cette sinistre et malsaine affaire où Le trésorier d'un parti politique détenant le pouvoir, qui cumule les emplois de Ministre et de maire d'une grande ville, par ailleurs, époux d'une femme, employée dans une société, Clymène, gestionnaire des affaires des grosses fortunes et des patrimoines dont celui de la fameuse Mme Bettancourt.
N'étant pas journaliste, je laisse avec humilité les professionnels faire leur boulot et la Justice nous démontrer son indépendance.
Loin de mettre en cause le couple à propos de malversations, je désirais parler de Madame Florence Woerth, qu'on découvre avec ravissement dans tous les endroits subtilement embaumés par la douceâtre odeur du fric. Sa nomination récente au conseil d'administration de la société Hermès, les actionnaires ayant approuvé à 92 % le 7 juin dernier la nomination pour trois ans de notre héroïne, icelle n'ayant auparavant jamais occupé aucune fonction dans cette société, n'a suscité pratiquement aucune réaction.
Et pourtant, ce fait s'ajoutant à une longue litanie de soupçons sur l'affaire Bettancourt, ne trouvez vous pas que ce mélange douteux entre le politique et l'affairisme sente particulièrement mauvais ?
Les coïncidences me semblent nombreuses. Trop abondantes pour n'être dues qu'au hasard mais je ne suis probablement qu'une mauvaise langue...
Et comme une bonne nouvelle ne vient pas toute seule, l'enveloppe du conseil d'administration a miraculeusement gonflé, passant de 242 000 euros en 2008 à 282 000 en 2009, puis à 400 000 euros soit une progression pour cette année de 43%.
Formidable ! Le Village des NRV félicite chaleureusement Florence et applaudit la féminisation et la démocratisation accélérée des conseils de surveillance des entreprises françaises du CAC 40 !
AU FAIT ! Au nom de quels principes, la femme d'un Ministre peut elle se voir proposer une fonction presque honorifique mais particulièrement bien rémunérée par de substantiels jetons de présence ? Que pourrait justifier une telle nomination ? La compétence ? Mais ma chère Flo n'a jamais travaillé avec Hermès ! J'ai beau chercher : je ne trouve pas.
La collusion, la connivence scandaleuse voire le trafic d'influence entre les instances politiques et les pouvoirs économiques, n'évoquent t-elles pas la marche à pas forcés vers une ploutocratie, régime qui s'éloigne gravement d'une véritable démocratie républicaine ?
Amis de tous horizons politiques, ne croyez vous pas qu'il est temps de lutter contre la lente désagrégation de l'État et de faire la chasse à ces rapaces qui gangrènent l'idéal républicain ?
Notre pays, depuis l'instauration de la République n'a jamais été gouverné par une clique aussi cupide. Il devient insupportable, quand on demande au peuple sacrifices sur sacrifices, de se sentir dirigés par cette bande de copains et de coquins qui se cooptent, se mélangent, se choisissent pour toucher leurs dividendes et se gaver en toute impunité.
Certains appelleront ceci du "populisme".
Quand il ne s'agit que du réalisme dépité d'un fervent républicain.
Mais ces gens là ne connaissent même plus le sens des mots, préoccupés qu'ils sont par leur carrière, leur notoriété et leurs avantages pécuniaires.
Quant à l'intérêt général ? C'est une valeur disparue depuis longtemps de leurs consciences embrumées par les vapeurs énivrantes d'un pouvoir où tout est permis en toute impunité.
Je viens d'apprendre avec consternation que Monsieur Éric Woerth avait remis en personne, le 23 janvier 2008, la prestigieuse Légion d'Honneur à Monsieur Patrice Maîstre, l'ancien patron de sa femme. Chacun sait que cette médaille est décernée pour services rendus à notre pays : ce qui signifierait que les fonctions de gestionnaire de fortune et de conseiller fiscal, activités qui consistent à soustraire d'énormes quantités de fric à la Collectivité nationale, méritent la reconnaissance de la Nation.
Vous m'en voyez littéralement abasourdi ! Décidément, le ver est dans le fruit !
D'autant que si Mme Bettancourt a décaré vouloir rapatrier ses avoirs, c'est qu'elle les avait auparavant expatriés. Cela s'appelle une évasion fiscale.
Que dire de plus ? Écœuré, je vous laisse conclure...
Lors de la prochaine étape, je parlerai de Madame Nicole Dassault, simple citoyenne, dont le patronyme prouve s'il en était besoin, que la féminisation et la distribution de l'oseille ne quitte pas une certaine élite politico-capitaliste peuplée de personnages empathiques dont les longues râtiches, en plus de rayer le parquet, cavalent après la barbaque fût-elle faisandée !
Lectrices et lecteurs du Village des NRV, restez vigilants, merci d'être parvenus jusqu'à ces lignes. Je vous embrasse.
À après !
Cui cui fit l'oiseau, fucking fire bird.