Tuer légalement les baleines pour les sauver.
C'est en résumé ce que signifiait concrètement la proposition de la CBI (Commission Baleinière Internationale) faite à l'ensemble de ses membres réunis à Agadir (Maroc) en ce début de semaine.
Soutenue par la France (pays qui fait, on le sait, grand cas de la protection animale en confiant à des tueurs simplets et portés sur la bouteille le soin de gérer les populations de gibier), cette proposition a fait long feu.
Elle n'est même pas passée aux votes.
Cette idée d'autoriser à nouveau la chasse commerciale en instaurant des quotas revenait bien sûr à supprimer le moratoire décidé en 1986 et à laisser le Japon, notamment, rougir en toute tranquillité les eaux de l'océan austral, considéré à ce jour comme un sanctuaire.
Tu me diras, ce pays ne s'emmerde pas et contourne, année après année, le moratoire en massacrant un millier de baleines sous couvert de chasse 'scientifique'. Sauf qu'il le fait en toute illégalité, la preuve ayant été donnée que c'était bien pour alimenter en viande les bars à sushis.
C'est la raison pour laquelle les associations Sea Shepherd Conservation Society et Greenpeace vont régulièrement dans l'Antarctique pour contrarier les desseins japonais.
Et n'oublions pas qu'à cet effet, l'Australie va traîner le Japon devant la Cour Internationale de Justice.
La CBI a donc foiré son coup. Ce n'était pas un compromis acceptable qu'elle présentait mais bien une compromission.
Le Japon a menacé de se barrer de la Commission ? Et alors ? Il sera toujours dans la même illégalité (je te rappelle que la baleine est classée à l'annexe 1 de la Cites, comme espèce menacée d'extinction)...Il suffit juste que des pays plus courageux que la France, moins lâches, moins pusillanimes, saisissent les instances judiciaires internationales.
Tuer des espèces animales sous le prétexte de les sauver...Tu vois, il n'y a pas qu'en France que ce principe débile agite des têtes faibles...