Autant son projet de Grand Paris brille-t-il par son retard à se concrétiser, autant pour ce qui est des polémiques, Christian Blanc s’affiche-t-il déjà comme l’un des meilleurs élèves du Gouvernement.
Résumons : il y a deux semaines, Le Canard révélait que Mr Blanc avait été sommé par le fisc de s’expliquer avant le 30 juillet sur ses diverses déclarations d’impôt sur le revenu et d’ISF de 2004 à 2009. Ceci s’avérait d’autant plus gênant que tous les membres du Gouvernement sont censés se mettre en règle avec le fisc au moment de leur nomination, ce que visiblement le Secrétaire d’Etat n’a pas jugé utile de faire.
Mais le plus savoureux était encore à venir : dans sa livraison suivante, Le Canard révélait que Christian Blanc s’était fait payer pour…12 000 euros de cigares par l’Etat. Désavoué par l’ensemble de la classe politique dont certains membres de son camp (Christine Lagarde et Xavier Bertrand), le Secrétaire d’Etat s’est alors enlisé dans une défense aussi grotesque que scabreuse : accusant son ex-Directeur de Cabinet tout d’abord d’être à l’origine des fuites (oubliant au passage que l’origine des fuites ne retire rien à la réalité des faits), puis d’avoir bénéficié lui aussi des cigares, enfin après de savants calculs sur sa consommation personnelle, acceptant de rembourser une partie de cette somme (4500 euros).
Las, on murmure que cette affaire a agacée jusqu’au plus petit d’entre tous. Et Fillon lui-même vient de désavouer son Secrétaire d’Etat, le mettant publiquement en demeure de rembourser l’intégralité des 12 000 euros.
Bref, il semblerait que les cigares ne réussissent pas à nos hommes d’Etat. Clinton faillit y laisser sa présidence, Christian Blanc risque bien d’y laisser sa place. Gageons que la perte sera moindre…