Unfinished Business: Quand les histoires en queue de poisson nous rattrapent

C’est l’histoire de deux couples qui se croisent à l’occasion d’une sortie. Dangereusement et non moins pathétiquement, le mari et la femme de chaque couple plongent chacun dans le regard de l’autre, se noient dans leurs souvenirs respectifs, caressent à nouveau de façon chimérique ce corps qu’ils ont tant chéri. Et cogne à leur tête, inlassablement et toujours avec ce pathétisme qui caractérise les rêves stupidement envolés, une question douloureuse: « Et si…? »

Quand les circonstances ne sont pas d’une grande aide

C’est l’histoire de deux personnes qui ne se seront pas rencontrées au bon moment, selon des circonstances qui les auront conduits  à  cette situation des plus désolantes.

Selon de nombreux auteurs et autodidactes de la vie, on ne construit pas toujours sa vie avec la personne à laquelle on est destiné. Injuste? Pas tant que cela. Les choix qui conduisent à choisir son partenaire ne relèvent pas essentiellement des sentiments que l’on pourrait ressentir pour cette personne. Eh oui, à vie compliquée, choix complexes! Pourquoi en effet construire sa vie avec un homme qui préfère dormir près du mur, vous laissant le soin de le défendre en cas d’attaque? De la même façon, quelle idée de faire sa vie avec une femme qui n’a jamais compris que vous préférez votre steak bien cuit? Une réponse simple pourrait me clouer le bec: les concessions.

Pas une mince affaire, me direz-vous. Et autant le dire de suite, nous ne sommes pas tous dotés du gène de la résilience. Il existe des rencontres inopportunes, des situations socialement inappropriées qui auront pour conséquence de rendre la relation interdite. Bah oui, Bernadette se voit difficilement se séparer de Pierrot pour vivre une  relation avec Gaspard, son beau-père, ou Serge son beau-frère. Quoique… Prenez exemple sur Woody Allen et sa fille adoptive :s Se peut-il que l’amour soit amoral?

Mais, avant d’en arriver là, il y a la rencontre, puis la découverte de l’autre et la peur qui s’en suit. A ce stade,  deux types de personnes: celles qui sont dotées de suffisamment de courage et de force pour se laisser aller à vivre ce bonheur et cet engagement et, de l’autre côté, les plus téméraires, celles qui ont tellement confiance en elles qu’elles trouvent les ressources suffisantes pour entreprendre une action très louable: fuir.

Quand finalement l’erreur est humaine

Ce peut être l’histoire de deux personnes qui se sont séparées, de façon volontaire ou imposée et qui, au détour de retrouvailles, se rendent compte qu’un souffle de plus sans l’autre est impossible. Bref. Ne poussons pas le cliché trop loin, c’est rarement le cas. La plupart du temps, l’orgueil prend le dessus, et il est alors impossible de faire face à ses regrets.

Une personne m’a dit qu’il est plus facile pour un homme de revenir vers la femme qu’il a blessée que le contraire. L’expertise ès relations n’est pas mon fort, je ne sais pas. Attendons donc de voir si Swizz Beats reviendra vers Machonda après l’humiliation médiatico-sentimentale qu’il lui a récemment infligée. L’erreur est humaine? Hum… La vengeance et la rancœur semblent l’être tout autant.

On se donne une seconde chance?

La seconde chance semble alors relever du miracle. Tant qu’existent les sentiments mêlés à cette impression d’inachevé, saupoudrés de la question « Où en serions-nous aujourd’hui? » pour ne pas dire « Et si…? », l’Unfinished business (histoire inachevée dans les règles de l’art) est tout puissant. Alors que faire? En interrogeant mon fidèle entourage, les réponses fusent, toutes vers la même direction: « Il faut se donner une seconde chance », « Si vous arrivez encore à vous imaginer tous les deux dans l’intimité, pourquoi résister? » Peut-être parce que l’Unfinished business laisse cette subtile sensation d’impossible ou d’interdit qui rend possibles tous les fantasmes.

Ou alors on devient le triste acteur de son Unfinished business

Et l’histoire se termine par la présentation de cet homme qui empoisonne la vie de la femme qui partage désormais son existence, ne pouvant s’empêcher, consciemment ou non, de la comparer à celle qu’il n’aura pas su retenir. Et de s’interroger un peu  laconiquement sur son infortune amoureuse. Plus loin il s’agira de l’histoire de cette femme qui aura toujours le cœur en suspens et le souffle court à la vue de son homme, celui dont elle avait jadis voulu porter les enfants.

Situation plus pitoyable? Je vous mets au défi d’en trouver.