Il y a quelques semaines, le chef de l'Etat, son gouvernement et des parlementaires UMP, bien relayés par les médias, n'avaient pas de mots assez forts pour qualifier la grève des cheminots et des étudiants : "prise d'otage" (qu'en pense Ingrid Bétancourt?), "dictature syndicale", "sabotage", "terroristes du rail", etc...
Aujourd'hui, et pendant quelques jours encore, on reçoit en grande pompe, petits fours et tapis rouge le colonel Kadhafi, grand défenseur des droits de l'homme comme nous l'ont expliqué les infirmières bulgares après leurs huit années de tortures passées dans les prisons de Tripoli.
Depuis quelques semaines, la France a félicité Poutine pour sa réelection (trois pays au monde l'ont fait!!!) et est allée chercher quelques mirobolants contrats en Chine, autre grande démocratie bien connue.
Au nom du commerce le plus cynique, on peut donc s'asseoir sur les droits de l'homme, oublier le soutien libyen au terrorisme (le vrai celui-là), oublier les 270 morts de l'attentat de Lockerbie par exemple, et on doit aussi supporter le poing brandi de Kadhafi sur le perron de L'Elysée, genre "bien profond les gars! ".
Pas sûr que l'image de la France en ressorte grandie...
Ceci dit, pour pas que vous m'accusiez d'antisarkosyste primaire, on peut aussi saluer les interventions de la Secrétaire d'Etat aux Droits de l'Homme, Rama Yade : "La France n'est pas seulement une balance commerciale. Le Colonel Kadhafi doit comprendre que notre pays n'est pas un paillasson sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s'essuyer les pieds du sang de ses forfaits. La France ne doit pas recevoir ce baiser de la mort "