Quand vous êtes petit, le monde est assez magique. Le manège des voitures vous permet de croire que vous êtes au commande et qu'il faut vraiment tourner le volant pour ne pas tomber dans le décor. Les avions de ces manèges volent vraiment et attraper le "mickey" produit une joie sans commune mesure.
Petits, vous vous faites avoir à chaque fois aux mêmes blagues du grand père qui tend le doigt pour vous piquer un morceau de votre gâteau. Vous tombez dans les mêmes panneaux, systématiquement. La magie existe et opère : on ne regarde que la main du magicien qui s'agite et on oublie celle sous la cape qui prépare le lapin pour le faire "sortir" du chapeau.
Hélas, un jour, votre grand père ne vous fait pas tourner les yeux et vous mangez tout votre gâteau. Un jour, vous remarquez que les voitures du manège sont sur des rails, que le "mickey" est truqué par le forain qui le donne un peu à qui il veut. Un jour, vous remarquez que ce que vous preniez pour une magnifique baraque à chichis et gauffres n'est qu'un minable camion sur cales avec une peinture défraichie qui imite mal des dessins de Walt Disney.
En un mot comme en cent, vous avez grandi.
J'ai l'impression qu'aujourd'hui, avec les délires de réception de Thierry Henry à l'Elysée à la place d'ONG, de son immixtion dans la gestion de la FFF alors qu'on est en plein marasme économique et dans une réforme injuste des retraites, que tout ça est une tentative désespérée de Sarkozy de détourner l'attention. Mais la ficelle est trop grosse. On a vu la trappe cachée. On a vu le double fond du chapeau.
En un mot comme en cent, j'ai vraiment l'impression d'un grand, d'un profond ras-le-bol.