"Nul n'est libre d'être homosexuel ou de ne pas l'être : un homme, une femme n'est libre que de dire oui ou non à sa nature, de mettre en pratique ses tendances ou de les refouler" (Fernandez).
"Il est vrai que l'homosexuel n'a pas choisi son destin, et que les mêmes forces qui ailleurs conduisent à l'hétérosexualité se sont trouvées révéler ici au sujet, à sa profonde surprise parfois et sans qu'il y puisse mais, qu'il était d'un autre bord" (Melman).
Une sexualité humaine normale très variée
A la naissance, l'être humain est, dans tous les domaines, un des plus démunis de tous les mammifères, notamment pour sa sexualité. Celle-ci se construira peu à peu en fonction de l'entourage familial et social de l'enfant, de l'adolescent puis de l'adulte, qui donne le type d'apprentissage possible et le cadre dans lequel le réaliser.
Chacun intégrera à sa façon dans son projet de vie ses expériences sensorielles, sensuelles et émotionnelles : elles lui permettront de découvrir ce qu'il est et de choisir ce qu'il veut être en conséquence.
Au bout du compte, les adultes se retrouvent dans une grande variété de comportements qui vont de l'hétérosexualité exclusive à l'homosexualité totale, en passant par tous les pourcentages de rapport entre les deux : donc la majorité des humains sont bisexuels, avec des proportions diverses entre partie homo et partie hétéro.
Une marge de liberté individuelle
Mais certains adultes ne passent jamais à l'acte dans leur tendance minoritaire : des hétéros n'ont ainsi jamais de sexualité homo, comme certains homos n'ont jamais d'expérience hétéro. D'autres l'ont tenté, mais n'y ont pas trouvé des motifs suffisants pour persévérer ; d'autres, enfin, continueront toute leur vie à être bisexuels, au gré des rencontres.
La focalisation sur la sexualité ne doit pas faire oublier qu'un nombre non négligeable d'individus n'établissent pas de rapports sexuels avec une autre personne, et qu'il existe donc des homos et des bis vivant une chasteté absolue (ou ne pratiquant que la masturbation), de même qu'il existe aussi des hétéros chastes (les religieux consacrés, par exemple).
En somme, chacun attribue une place particulière au plaisir sexuel dans sa vie, et à tel type de plaisir plutôt qu'à tel autre : "ce problème fait partie du plus vaste problème du libre arbitre en général : le choix de la rue qu'on habite, des vêtements qu'on porte, de la nourriture qu'on mange, etc" (Kinsey). "Intelligent et saine manière de dédramatiser la sexualité, en la ramenant à une des pratiques de la vie quotidienne" (Fernandez).
Du point de vue médical, homo- et bisexualités ne sont pas des maladies, mais des variantes comportementales, au même titre que l'hétérosexualité. Du point de vue de la morale laïque, dont le fondement est l'interdiction de nuire à autrui, les philosophes ont, depuis le XVIIIe siècle, renoncé à condamner l'homo et la bisexualité.
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