Lie to me : une série dans l'air du temps.
Lie to me est une des dernières séries "blockbusters" diffusées en France. Une série extrêmement bien réalisée de façon générale, provenant d'un network américain, calibrée pour fonctionner et pouvoir être vendue à l'étranger, idéale pour une diffusion en prime-time, comme ce fut le cas sur M6.
Au programme, une fois de plus, des enquêtes, encore et toujours, pour une série à loners (épisodes indépendants proposant une histoire bouclée en un épisode. A l'heure actuelle, ces séries sont majoritaires sur les grilles de programmes, les séries feuilletonnantes disparaissant malheureusement peu à peu.
Au programme, un personnage charismatique en terme de héros : le Pr Cal Lightman, qui a passé de nombreuses années au sein de tribus afin d'établir une grille de lecture universelle, et de devenir le spécialiste mondial dans un domaine : lire les émotions sur notre visage ou par les gestes inconscients que nous faisons. Ce qui permet de ce fait de déterminer si l'on ment ou pas, l'observation attentive de tics nous trahissant. Du coup, Cal Lightman est devenu un détecteur de mensonges vivant, le plus efficace qui soit. Il a fondé le Lightman Group, et propose ses services afin de résoudre différentes enquêtes.
Au programme, on retrouve donc une série réunissant plusieurs acteurs, les fameux side-kicks, tout un groupe (plutôt réduit ici, ils ne sont que 3), réuni autour d'un acteur principal, d'un personnage central. Le groupe n'étant censé que porter, valoriser le personnage principal. On se retrouve donc dans une série dans l'air du temps, proche de Dr House ou de The Mentalist. Tout comme dans Dr House, le personnage principal, ici Cal Lightman, peut se révéler assez antipathique, désagréable. Gregory House comme Cal Lightman sont quelque peu imbus d'eux-mêmes, ils savent qu'ils sont extrêment doués dans leur domaine et ne s'en cachent pas. Les deux séries partent également d'un thème commun : le mensonge est répandu partout dans notre société, tout le monde est menteur à un moment ou à un autre. D'où le titre de la série.
Afin d'assurer le succès du show, donc, on retrouve au centre un acteur extrêmement charismatique. Le Dr Gregory House est incarné avec brio par Hugh Laurie, le Mentaliste Patrick Jane est incarné avec charme et élégance par Simon Baker, Cal Lightman est incarné par un acteur étant surtout apparu au cinéma jusqu' à présent, Tim Roth (dans La Planète des Singes de Tim Burton ou Incredible HULK de Louis Leterrier, par exemple). La série est donc un véhicule à star, donc, comme bien d'autres avant elles, en plus de surfer sur la vague Dr House, légère évolution du principe des experts : on met moins au centre le groupe plutôt que son chef, même si la notion de ce groupe est encore présente. Comme série l'ayant précédé, difficile de ne pas également parler de Shark, série judiciaire qui n'a duré que 2 saisons. Là encore, les points communs sont nombreux : Shark mettait en vedette l'acteur James Woods, incarnant un redoutable avocat, génie du barreau, imbu de lui-même lui aussi, dominant ses troupes de son talent. Ce personnage avait une fille adolescente qu'il élevait seul, tout comme ce sera le cas pour Lightman.
A leurs côtés, une belle jeune femme est censée leur tenir tête, et offrir un contrepoint au téléspectateur : Lisa Edelstein dans Dr House, Jeri Ryan dans Shark, Kelli Williams dans Lie to me. Kelli Williams était l'une des actrices de la distribution régulière de The Practice, série judiciaire créée par David E. Kelley. Ici, elle incarne Gillian Foster, apportant tous son charme à la série.
Bref, la série est une somme d'éléments vus déjà ailleurs, résultat d'une nouvelle filiation telle que l'on a pu en connaître avec d'autres séries à succès, mais qui parvient tout de même à être très plaisante à suivre.
Je me suis mis à la série, pour plusieurs raisons :
- j'adore le générique, autant la musique choisie que les images qui l'accompagnent.
- encore un nouveau personnage imbu de lui-même à suivre, même si l'on sent que sa personnalité est moins complexe et à moins de surprises à offrir que celle d'un House.
- le principe de la série, et le fait de glisser à chaque élément révélé (tel geste étant révélateur de telle émotion), illustré par des photos d'archives de personnalités prises du coup en flagrant délit de mensonge. Si le procédé énerve ou lasse certains, moi j'adore.
Les points faibles de la série pour moi :
- l'abandon complet d'apporter toute réelle continuité à la série, sous quelque forme que ce soit. Du coup, avec rien que des enquêtes sans fils rouges, sans évolutions, la série peut lasser. Si House marche encore, c'est que tous les mystères du si complexe House n'ont pas été dévoilés, et que l'on sent que le personnage ou ses rapports avec les autres peuvent évoluer. La série sait en tout cas se renouveler.