À l'instar de l'inénarrable Krugman et du dilapidateur Obama, le spéculateur Soros critique Merkel pour... être austère. Voilà bien le grand défaut de ces incorrigibles Teutons qui s'acharnent à ne pas vouloir dépenser plus qu'ils ne gagnent, surtout lorsqu'on a à sa porte les exemples réconfortants des salvateurs effets de la prodigalité tel que la Grèce, l'Espagne ou le Portugal. Si seulement c'était un quelconque Zapatero qui gouvernait en Allemagne au lieu d'une ratée comme Merkel, il est plus que probable que la dépression mondiale aurait cessé il y a bien longtemps.
Et si les exemples grec ou espagnol ne suffisent pas pour convaincre les sceptiques ou les incrédules, il y a toujours cet archétype du succès des politiques keynésiennes : le Japon. L'économie japonaise est en crise depuis 20 ans malgré (ou plutôt grâce à) une dette publique du pays qui est passée de 60% à 220% du PIB. La miraculeuse panacée recommandée par tous les étatistes de droite comme de gauche a permis au pays du soleil levant de connaître une croissance vertigineuse de 0,38% par an. Voilà une formule digne d'être imitée à travers le monde : pour augmenter le PIB japonais de 36,4 milliards de yens, le gouvernement nippon a augmenté sa dette de 777 milliards.
Et Soros de jouer la pythonisse et de nous avertir en roulant des yeux que si l'on abandonne les doctrines de Lord Keynes, c'est rien moins que la démocratie qui serait menacée par le nationalisme, l'agitation sociale et la xénophobie, parce que les Allemands menaceraient leurs voisin de déflation. Comme on l'a déjà vu lorsqu'une puissante déflation favorisa l'ascension du nazisme dans la République de Weimar en doublant les prix tous les deux jours, incitant les braves Germains à employer leurs solides marks pour alimenter leurs poêles ou pour retapisser leur murs, avec un système bancaire complètement détruit et sans plus aucun fonds suffisant pour couvrir les risques d'emprunt destiné à acheter un paquet de bonbons. Euh... Ah !? Pardon... on me dit dans l'oreillette que ce n'était pas une déflation, mais une hyperinflation.
Comme on s'en doute, la réalité ne se conformera pas aussi bien aux préjugés de Soros et d'autres variétés keynésiennes, mais est-ce si important ? Pour les socialistes de tous les partis, il n'y a jamais de mauvais moment pour défendre l'idée que la politique économique idoine passe par la dilapidation à pleines mains de l'argent du contribuable, une forte inflation et la dévaluation de la monnaie. Comme le rappelait un conseiller d'Obama : il ne faut ne jamais laisser passer l'occasion offerte par une crise pour faire avancer l'État.
Qui se sentira encore assez de courage pour rappeler à ces gens l'évidence : qu'avec la pyramide de dettes que nous portons sur nos épaules, nous ne pouvons pratiquement rien faire pour éviter la déflation (à moins de suivre le chemin de Weimar), c'est-à-dire la liquidation de la dette et des mauvais investissements à un prix chaque fois plus bas. Le Japon a presque tout essayé, depuis les expansions fiscales aux expansions monétaires, et tout a échoué.
Heureusement, au milieu de tant de sottises, il est encore possible d'entendre des propos sensés. Qui plus est, sortis de la bouche d'un des principaux responsable de tout ce gâchis, l'ancien patron de la Fed, Alan Greenspan, qui démontre être resté en pleine forme et avoir conservé son énorme savoir économique – que, malheureusement, il n'a pas beaucoup utilisé lorsqu'il dirigeait la banque centrale américaine – quand il déclare dans un article du Wall Street Journal :
« Je crois que les craintes de ce qu'une contraction budgétaire induise une nouvelle baisse de l'activité économique ne sont pas fondées. La tendance actuelle des dépenses est si pressante qu'il est hautement improbable qu'aucune restriction budgétaire politiquement réalisable déchaîne les forces déflationnistes. Je ne crois pas que nos législateurs ou d'autres soient conscients du degré de dégradation de nos freins fiscaux. Si nous contenions le montant de l'émission de titres du Trésor, les pressions sur les marchés de capitaux privés se relâcheraient. »
Greenspan prie donc instamment les États-Unis et le reste du monde de réaliser un « bouleversement tectonique dans leur politique fiscale ». Et le chemin pour y arriver, c'est celui qu'a ouvert l'Allemagne, et non pas celui qu'a suivi la Grèce. Au contraire de ce que prétend Soros, si l'euro arrive à survivre, ce ne sera pas grâce à la faillite de l'Europe.