Il est, parfois, des réflexions qui font du bien.
Non qu'elles viennent nous asséner leur vérité, mais leur présence ironique nous rassure: on se sent tout à coup moins seul, et le regard halluciné, se sent moins trahi.
Car le monde de la poésie française est un non monde: tout au plus un microcosme d'autosatisfaction narcissique, qui se livre à des guerres intestines dépourvues de raison, sinon…
Sinon, que l'étroitesse de la fenêtre économique invite chaque poète à tuer son voisin pour accéder à cette faible bouffée d'oxygène qu'est la vente d'un livre, même avec parcimonie.
L'audimat des ventes étant le sésame de la reconnaissance, il convient alors de s'accommoder d'un académisme de bon aloi, et de rentrer chez soi, le meurtre accompli, en admirant son propre nombril littéraire.
Parfois, la société s'amuse de ces Poètes échevlés, qui éructent leurs vers sans queue ni tête, dans un spectacle hilarant. peu importe le contenu du flacon, du moment que l'on distille quelque chose qui éloigne les mouches populaire d'un art qui, du coup ne semble pas leur être adressé.
On se congratule entre bons amis de cette performance révélatrice de la misère intellectuelle d'un temps où la pensée se doit d'être absconse, pour éviter toute pandémie.
Alors, quand un collègue, sur ce territoire vérolé, met hardiment le pied dans la fourmilière du ronronnement satisfait, bien entendu, on se régale, on éclate de rire, simplement pour ne pas pleurer.
Xavier Lainé
Manosque, 24 juin 2010
A lire donc:
Le milieu de la poésie en France… par Joseph Mouton http://www.sitaudis.fr/Poemes-et-fictions/le-milieu-de-la-poesie-en-france.php