Pour l'engagement de figurer sur la même liste, je crois certains, à voir après l'élection ce qu'il en sera vraiment pour l'une... Je sais, on va encore m’accuser d’être mauvaise langue, mais par l’expérience, on fini par savoir qui est sincère ou non dans ses déclarations. J'ai pu découvrir ces deux dernières années à l'UDF-MoDem que quelques personnes disposent de la faculté de vous regarder droit dans les yeux tout en vous mentant effrontément, puis se retourner pour dire le contraire de ce qu'ils venaient de vous dire à d'autres, exactement de la même manière.
Au fond, même si cette primaire est plus que tardive, nous aurons enfin de quoi quantifier réellement les équilibres et de peser réellement ce que chacun pèse en interne. Après ça, il ne sera plus possible pour l'un ou l'autre s'autoproclamer incarnation du MoDem. Cette fois la consigne venant du national, personne ne pourra saboter à nouveau la tenue de ce processus de désignation démocratique de la tête de liste. Au passage, je trouve assez intéressant de noter que ce processus terrifie selon toute vraisemblance certaines parties en présence.
DNA d'aujourd'hui :
Une « troïka » du Modem
Dans une semaine, les militants strasbourgeois du MoDem choisiront qui, parmi les trois prétendants, sera la tête de liste de leur parti à l'élection municipale de mars 2008. Chantal Cutajar, Ludmilla Hug-Kalinkova et Jean-Claude Petitdemange se sont déjà entendus hier pour figurer sur la même liste.
Le premier effet de la nouvelle donne au sein du MoDem strasbourgeois sera la constitution d'un groupe municipal rassemblant les trois tendances : Chantal Cutajar, Ludmilla Hug-Kalinkova (UDS) et Jean-Claude Petitdemange. Pour les derniers conseils avant l'élection du 9 mars.
Ce rapprochement s'est opéré hier, alors que plus grand monde n'y croyait encore. Autour de François Bayrou, les trois prétendants à la tête de liste ont analysé la situation strasbourgeoise, listé leurs points d'accord et (peut-être) évacué les désaccords... « Je leur ai demandé de bâtir une liste ensemble et d'y figurer tous les trois », raconte François Bayrou. Les protagonistes ont accepté. Il semble qu'ils aient réussi à établir une sorte de diagnostic partagé.
« Entretenir des déchirements »
D'abord, sont-ils convenus, les électeurs strasbourgeois « attendent » une « liste de rassemblement autour des valeurs et des personnalités du MoDem, dont la tradition est fortement ancrée en Alsace ». Ensuite, « l'autonomie de cette liste est la condition de son succès ». Enfin, les cafouillages, atermoiements et autres prises de bec ont été « complaisamment favorisées et entretenues », indique un communiqué transmis hier soir. Plus prosaïquement, M. Bayrou évoque « des gens ravis d'entretenir ces déchirements », des fauteurs de troubles qui se trouveraient « dans le coeur nucléaire du pouvoir strasbourgeois ». Suivez son regard...
Aussi bien Mme Cutajar que le duo Hug-Kalinkova-Petitdemange ont « beaucoup travaillé le projet » et, assure le président du MoDem, « il y a des points de rencontre importants ». Chacun des trois prétendants s'en est en tout cas retourné hier soir à Strasbourg. Ils attendent maintenant la date du mercredi 19 décembre. Ce jour-là, à 19 h 30, après un débat entre les différents militants et en présence de François Bayrou, la tête de liste sera désignée au cours d'un scrutin majoritaire à deux tours. Chacun des votants s'engageant à soutenir la liste du MoDem.
La première question sera alors de savoir qui, des trois candidats, drainera derrière lui le plus de militants. Chantal Cutajar pourrait tenir la corde... La deuxième question, elle aussi essentielle, porte sur la composition de la liste : les places des deux candidats malheureux et le poids de chacune des tendances.
François Bayrou, « très attaché à Strasbourg » en tout cas, pense qu'il y existe « un espace » pour le MoDem, d'autant que le PS local « ne va pas bien ».