Suite de ma revue de presse, orientée, méchamment libérale, avec des dents et pas de bisous. La troisième partie est programmée juste avant le repas, histoire de donner de l’appétit
Ici, parlons Economie !
Et comme par hasard, question Économie, ça pleurniche aussi !
Là, ce sont les départements qui trouvent vraiment trop injuste de ne pas être autorisés à faire des budgets en déficits, comme Papa État qui, lui, peut (et n’hésite pas). Et d’ailleurs, si l’État ne reportait pas des charges supplémentaires sur les départements, son budget serait encore plus en déficit sans pour autant garantir que celui des départements se porterait mieux.
Bref : ça pleurniche, très fort. Jugez-vous même : Claudy Lebreton, président de l’ADF, explique qu’il a dû, dans son département, baisser de 10% le budget de la culture ! C’est insupportable ! C’estorrible.
Rappelons que dans certaines familles, les hausses de taxes et d’impôts provoquées par le bail-out de banques en collusion constante avec l’État vont provoquer une baisse de 10% dans leur budget bouffe. Les petits atermoiements de Lebreton sur son budget culture sont un véritable camouflet aux salariés de ce pays qui, par leurs efforts constants, payent les cacas thermomoulés et autres réceptions festives, citoyennes et strictement sur invitation que cette andouille effervescente et ses acolytes nous imposent régulièrement.
Et puis de toute façon, ça va bien deux minutes de pleurnicher pour les zartistes maltraités, mais il va bien falloir faire de furieux efforts : la Cour des Comptes elle-même s’alarme franchement du déficit public de ces lambeaux de pays qu’on appelait jadis France.
Elle déclare ainsi que :
«Hors mesures du plan de relance, on constate un rythme d’augmentation des dépenses publiques de 2,4%, loin du 1% prévu dans la loi de programmation des finances publiques pour 2008-2012»
Déjà, 1% d’augmentation alors qu’objectivement, on devrait surtout diminuer de plusieurs pourcents pour arriver à tenir suffisamment longtemps pour espérer sortir du trou, c’était déjà du moquage de visage. Avec ce 2.4%, on est dans la version cinémascope, 3D et Dolby Surround. Lorsque la pelloche va casser, il va y avoir un grand moment de solitude pour ceux qui nous gouvernent.
Et cette brisure du film que nos élites se jouent en direct risque d’intervenir bien plus tôt qu’ils ne le redoutent, au point que la BRI (Banque des Règlements Internationaux), pas réputée pour ses prédictions alarmistes, estime que le risque dépasse de loin celui de la Grande Récession, notamment sur les obligations d’État (comme c’est étonnant).
Ceci explique sans doute les agitations de plus en plus frénétiques qu’on observe au plus haut sommet de l’état pour annoncer qu’on va faire des réformes et des réformes et encore des réformes, alors qu’il y a quelques semaines, il n’y avait pas de risque pour la notation de la France, que la situation était sérieuse mais pas grave, et que tout se passerait dans le rythme lent et chaloupé qui préside aux changements d’importance en France (eh oui, on ne fait pas faire comme ça, en deux temps trois mouvements, de claquettes à un pachyderme).
…
Si je peux me permettre, avec une gestion stricte de bon père de famille, un équilibrage systématique des comptes et un recentrage drastique de l’état sur ses seules fonctions régaliennes au lieu d’un éparpillement sur tout et n’importe quoi, on n’en serait pas là.
Mais comme tout le monde a réclamé, voté et tout fait pour que cela soit comme ça, une seule conclusion s’impose : « Bien fait. »