Désaccord et indépendance

Publié le 23 juin 2010 par D.ieu Nous Aime...
En France, ce sera samedi 26 juin 2010, la Gay Pride à Paris.

Mais cette année, le mouvement GayLib, lié au parti présidentiel, lassée de voir l'UMP refuser toute avancée sur les sujets LGBT, défilera sous ses propres et seules couleurs et son char ne sera pas financé par l’UMP et n’en portera pas le logo.
Derrière ce qui peut apparaître comme des nuances, on voit ce qui est en fait un malaise grandissant entre l'UMP et GayLib, son mouvement interne LGBT, dont la nouvelle direction en a assez des promesses non tenues de Nicolas Sarkozy face à la communauté LGBT.
Xavier Bertrand, le Secrétaire général de l'UMP, a reconnu que le projet d'union civile promise par Nicolas Sarkozy pendant sa campagne présidentielle ne se ferait pas, lors d'une rencontre avec GayLib, le 15 juin.
Il a expliqué que le gouvernement n'aurait pas de majorité pour un tel projet, les parlementaires de droite y étant hostiles.
Emmanuel Blanc, le président de GayLib prend soin de préciser l’accord de son mouvement avec la politique présidentielle "Nous continuons à faire confiance à Nicolas Sarkozy et au gouvernement pour mener à bien les réformes dont la France a besoin, au premier rang desquelles l’indispensable retour à l’équilibre des finances publiques", avant de dresser un constat amer sur les dossiers LGBT.
En effet, il poursuit "Concernant les sujets spécifiquement LBGT, nous ne pouvons aujourd’hui que constater un grand décalage entre les revendications du mouvement gay dans son ensemble, et de GayLib en particulier, et les positions de l’UMP".
Deux dossiers principaux, l'Union civile et le statut du tiers qui avaient fait l'objet de promesses lors de la campagne présidentielle de 2007, mécontentent les militants de GayLib.
Emmanuel Blanc constate "Si de nombreuses avancées permettent de penser que le gouvernement ne se désintéresse pas des questions LGBT, les deux grandes réformes qu’il s’était engagé à faire sont aujourd’hui au point mort".
Il regrette "A l’heure où toute l’Europe accorde le mariage civil à tous les couples, où le gouvernement conservateur britannique fraîchement élu consacre un véritable programme d’inclusion pour les gays lesbiennes et trans, notre famille politique semble incapable de se saisir de ces sujets et fait du sur place".

Comment GayLib pouvait il être aussi naïf et espérer du parti présidentiel, quand le député UMP du Nord, Christian Vanneste fait toujours parti du groupe UMP malgré ses propos homophobes?
Rappelons qu’il a aussi demandé la dissolution de GayLib.
Ses vœux sont comblés puisque c’est GayLib qui semble prêt à quitter l’UMP.
En effet, pour la première fois de son histoire, GayLib met en avant son indépendance face au parti présidentiel au point de dire qu'elle ne "s’accommodera" pas de l'inaction de la majorité sur les réformes LGBT.
GayLib affirme "Notre soutien ne peut se manifester que dans l’exigence et le respect de la parole donnée. Nous appelons ainsi notre famille politique à se ressaisir rapidement, et à mettre en œuvre, par l’inscription de ces mesures (Union civile et statut du tiers) au calendrier parlementaire, l’esprit de liberté, de tolérance et de responsabilité qui la caractérise".
Ce rappel à l'ordre, à quelques jours de Marche des Fiertés, marque un désaccord profond dans les rapports entre l'UMP et GayLib qui souligne qu'il est un mouvement "associé" et "indépendant".
Le fait que GayLib défilera cette année à la Gay Pride sous ses propres couleurs et sans le logo UMP manifeste donc une prise de distance.
Elle a sans doute aussi pour objectif de tenter d'éviter les incidents qui ont marqué les deux derniers défilés, quand la présence visible de l'UMP en tant que telle lors de la marche avait déclenché la protestation de manifestants qui dénonçaient l'homophobie du parti présidentiel.
Seigneur, à quand une démocratie avec les mêmes droits pour tous?