On m'a demandé pourquoi j'aimais autant Bob Dylan. Bah oui tiens, pourquoi j'aime autant Bob Dylan ? Pourquoi il squatte mon blog depuis le début, pourquoi j'en parle tout le temps ? Pourquoi cette obsession ? Comme j'ai rien de plus à faire aujourd'hui (à part apprendre par coeur ce qu'est une anadiplose, une antépiphore et autre paranomase) je vais prendre le temps de vous expliquer le pourquoi du comment de tout ça.
Ceux qui suivent ce blog régulièrement et subissent depuis toujours mes chroniques à rallonge savent que c'est par accident que je suis tombé sous le charme du musicien. Un coup de foudre. Je vous la fais en accéléré. J'ai à peine 16 ans : "No Direction Home" de Scorcese, premier choc. Le jour de mes 16 ans : "Highway 61 Revisited" premier trésor. 2007 : découverte du reste de la discographie, de "Freewheelin'" à "Desire" en passant par "Blonde On Blonde" et "Nashville Skyline" sans oublier "Blood On The Tracks" (et je ne cite que mes favoris). Avril 2007 : premier concert, à Paris Bercy, c'est magique, les larmes aux yeux. Et puis la suite, c'est les bootlegs, les bouquins, les forums, les chroniques, la folie, Dylan est partout.
Donc voilà pour l'historique. Mais pourquoi ? Donc, par hasard au début, et un hasard que j'ai jamais vraiment su expliquer. Je dis que je crois pas au destin mais parfois, c'est tout comme si j'y croyais. Parce que c'est tout comme si la musique de Dylan et moi étions fait pour nous rencontrer. Franchement, je ne serais probablement pas celui que je suis aujourd'hui sans être passé par là. Dylan a "ouvert mon esprit" (c'est de Springsteen, pas de moi) et m'a aidé à me forger une identité, à évoluer en marge des autres. Il a renforcé mon désir d'Amérique, mes idéaux. Ma culture musical. Ma sensibilité. Je suis ce que je suis, et Dylan en fait partie.
Oui d'accord, mais on en revient au pourquoi. Pourquoi lui et pas un autre ? Encore une fois, j'en sais trop rien. Déjà, je pense qu'il y a identification. Je marche souvent par identification. Le gamin qui imite Woody Guthrie pour se forger un caractère et se construire un destin. Qui est né loin de chez lui et doit y retourner. Ca me touche directement ça, ça me parle. Et puis il y a des raisons plus évidentes. Dylan est un génie de la musique, un poète, un homme aux multiples facettes, au parcours étourdissant. C'est la qualité de son oeuvre qui me fait l'aimer autant. Et puis sa richesse aussi. Se plonger dans l'oeuvre de Dylan et dans l'histoire de sa vie, c'est une aventure qui ne s'arrête jamais. C'est une grande fresque qui, si jamais elle vous passionne et pénètre peu à peu votre esprit, votre imagination, ne peut plus jamais vous quitter. Dylan, c'est la démesure. Il entre dans ta vie et même si parfois tu le laisse un peu dans son coin (oui ça m'arrive d'écouter autre chose quand même), il reviendra forcément. Mais il y en a plein d'autres des artistes comme ça hein. En tout cas, moi j'ai trouvé le mien, et je risque pas d'en changer de sitôt.
Dylan me console, m'apaise et parfois, il sait aussi me redonner l'énergie nécessaire, la rage de vivre. Avec lui, je m'offre de longs trips égocentriques et solitaires, je pars loin, très loin. Pourquoi lui et pas un autre, j'en sais rien. C'est comme ça. C'est parfait. Et c'est loin d'être terminé.