Halte à la désinformation et à l'anti-américanisme primaire !

Trop c’est trop ! Il faut que ces journalistes aux cheveux longs et aux idées courtes qui se complaisent dans l’anti-américanisme primaire cessent leur entreprise tout juste digne de la propagande brejnevienne. Chacun sait que le général McChrystal était le commandant en Afghanistan de toutes les forces alliés de l’OTAN, organisation dans laquelle nous parlons d’égal à égal avec les Etats Unis d’Amérique depuis notre réintégration. Chacun sait bien que c’est un général français, Stéphane Abrial si ma mémoire est bonne (et il faut qu’elle le soit), qui définit désormais la stratégie de l’Occident, Le Figaro Magazine et autres revues nous l’ont suffisamment rappelé. Chacun sait d’ailleurs que le modèle de McChrystal était Lyautey, ce qui prouve, comme nous le disait dans le même Figaro le dénommé Renaud Girard, que le modèle de guerre français est désormais dominant dans les couloirs du Pentagone (ça avait d’ailleurs commencé en septembre 2003 avec la projection de La Bataille d’Alger).

Prétendre dans ces conditions que le commandant des forces alliés en Afghanistan peut être congédié comme un valet par son seul patron de la Maison Blanche est une ineptie scandaleuse. N’avons-nous pas un président de la République française qui a été consulté comme il l’avait été lors de la nomination dudit général, puisque c’est lui qui commande nos troupes là-bas ? Bien entendu. La stratégie qui est appliquée en Afghanistan n’a-t-elle pas été contradictoirement débattue l’année dernière entre tous les Alliés ? Nul ne le conteste. La décision de poursuivre cette guerre ne recueille-t-elle pas l’assentiment des opinions publiques ? Qui osera prétendre le contraire ? Les parlements européens des pays engagés n’ont-ils pas été consultés lors de longues séances de nuit, contradictoires et méthodiques, à l’issue desquelles, à l’image du parlement français, ils ont voté cette guerre (puisqu’ils sont d’ailleurs les seuls habilités à cela), et ne sont-ils pas reconsultés, comme l’article 35 nouveau de notre Constitution l’impose désormais, tous les quatre mois ? C’est une évidence.

Comment ne pas trouver scandaleux dans ces conditions que le général allié et ses adjoints américains alliés se permettent, sur huit pages de Rolling Stone (toujours les cheveux longs…) de remettre en cause une guerre unanimement acceptée, et surtout l’annoncent irrémédiablement perdue alors que notre ministre de la défense Hervé Morin, tout de même plus qualifié pour savoir ce qu’est la guerre que des baroudeurs (mais ne leur jetons pas la pierre, on ne peut pas à la fois manier la mitraillette et le stylo-plume), nous la garantit gagnable, que dis-je, quasiment gagnée ?

Pourquoi dans ces conditions faire accroire que le seul président américain décide de qui commandera nos troupes, comment et où elles iront se faire tuer, sans que le nôtre n’ait son petit mot à dire ? C’est scandaleux de faire comme si l’armée française n’existait plus et n’était plus maître de ses décisions, tant stratégiques qu’opérationnelles, en colportant la vieille rengaine de l’unilatéralisme US, que Barack Obama a définitivement enterré comme nous le répètent depuis 18 mois ces grands visionnaires que sont Kaspi, Bacharan et autres fins connaisseurs de l’Amérique qu’on aime. Nous sommes rentrés dans l’OTAN pour co-diriger l’organisation, et c’est bien ce que nous faisons. Qu’on se le dise !

Je propose que nous le fassions savoir à tous ces médias qui continuent encore, à deux ans de l’échéance de 2012, à ne rien comprendre aux subtilités de la politique militaire de notre glorieux Petit Timonier, dont l’échec nous ferait retomber dans les errements d’un archéo-gaullisme d’un autre temps, celui des rois, des empereurs et des républiques, des Richelieu, Carnot et Clémenceau, de tous ceux qui ont mis pendant un millénaire la France dans la nasse, avant que ne survienne le sursaut de mai 2007.

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