Une bourgade de cinq mille habitants dans les Landes. Un paysage tranquille où les brumes montantes du lac s'en vont coiffer la forêt voisine. Les visages ne sont pas, ici, trop défigurés par la souffrance de vivre. Le temps, peut-être, plus lent, moins bruyant, n'essouffle pas la marche des jours ordinaires.
Brigitte Giraud s'est rendue dans le lycée professionnel de cette localité pour y conduire un atelier d'écriture à l'invitation d'une médiathèque très accueillante. Elle rencontre des adolescents boutonneux puisque l'adolescence est partout une affaire de boutons. Ils sont calmes, mais de ce calme un peu lourd qui empêche la sérénité. En aparté, un professeur de lettres confie à l'écrivain ces mots tragiques :
" - Vous savez, sur trente élèves, il y en a bien quatre ou cinq qui n'ont jamais vu la mer."
L'océan Atlantique se trouve à vingt minutes en voiture. Le lycée porte le nom d'un aviateur qui s'abîma dans la Méditerranée.
Comment vivront ces jeunes amputés du paysage ? Quels espaces s'autoriseront-ils à franchir ? Pour quelle liberté ?