(dépêche)
Ce mardi 23 juin 2010, c'était la dernière chronique de Stéphane Guillon sur France Inter
http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2010/06/23/jean-luc-hees-annonce-le-retrait-de-stephane-guillon-de-l-antenne-de-france-inter_1377223_3236.html
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3236,50-1377223,0.html
Jean-Luc Hees annonce le retrait de Stéphane Guillon de l'antenne de France Inter
LE MONDE pour Le Monde.fr | 23.06.10 | 09h10 • Mis à jour le 23.06.10 | 09h18
Un peu plus d'un an après son arrivée à la tête de Radio France, en mai 2010, Jean-Luc Hees dresse un premier bilan de son action. Le PDG, âgé de 58 ans, connaît bien Radio France où il est entré
en 1972 du temps de l'ORTF. Longtemps correspondant de France Inter aux Etats-Unis, il anima ensuite plusieurs émissions culturelles sur la radio publique avant d'en être nommé directeur en 1997.
Il avait été "remercié" en 2004 par son prédécesseur, Jean-Paul Cluzel, après la nomination de ce dernier à la tête de la Maison Ronde. A la veille de la présentation des grilles de rentrée, il
revient sur les tensions récentes qui sont apparues à France Inter.
France Inter connaît de sérieuses turbulences depuis l'arrivée de Philippe Val. Reconnaissez-vous avoir commis des erreurs ?
C'est vrai qu'il y a eu parfois des maladresses. Qui n'en commet pas ? Mais, dans un an, Val n'agira pas de la même façon. Il a atterri dans une grosse structure et mon erreur a été de le laisser
y aller seul. Depuis, quelques semaines, il travaille avec Laurence Bloch comme adjointe qui connaît parfaitement la maison. Il ne s'agit pas d'un recadrage de Val, mais d'un renforcement.
Cela n'a pas empêché la rédaction de voter la semaine dernière une motion contre Philippe Val à propos de la grille de rentrée...
Oui mais cette inquiétude ne correspond pas à la réalité. Il n'y a pas de grands chambardements à France Inter. La mécanique d'une grille est très compliquée. Il faut bouger car il y a des
émissions qui ne marchent pas bien. Val, qui a un projet éditorial et culturel, essaie de trouver des solutions de remplacement pour les journalistes ou animateurs dont les émissions seront
supprimées. On ne laisse jamais les gens au bord de la route. Je connais beaucoup de journalistes à l'extérieur qui aimeraient vivre le malaise de France Inter.
La saison de France Inter a été ponctuée par les polémiques autour des chroniques de Stéphane Guillon et dernièrement de Didier Porte. Les auditeurs d'Inter les retrouveront-ils dans la nouvelle
matinale de septembre ?
Non, car je ne m'appelle pas Raymond Domenech. J'ai eu de nombreuses discussions avec Stéphane Guillon à propos de ses chroniques. Si l'humour se résume à l'insulte, je ne peux le tolérer pour
les autres mais également pour moi. Quel patron d'une grande entreprise accepterait de se faire insulter par un de ses salariés sans le sanctionner. J'ai un certain sens de l'honneur et je ne
peux accepter que l'on me crache dessus en direct.
L'humour ne doit pas être confisqué par de petits tyrans. Je prends cette décision non pas sur une quelconque pression politique mais en m'appuyant sur des valeurs minimales d'éducation et de
service public. Je considère que cette tranche d'humour est un échec. Elle a montré une grande misère intellectuelle dont je ne m'accommode pas. Il n'y aura pas de changement d'horaire ni de
remplaçants. Ce qui ne fait pas rire à 7 h 55 ne me fera pas plus rire à 3heures du matin. Je sais qu'en prenant cette décision, il y a un risque. Mais j'assume !
Lire l'intégralité de l'interview de Jean-Luc Hees dans Le Monde du 24 juin
Propos recueillis par Daniel Psenny