Ted Crawford avait toutes les cartes en main pour attendre la mort dans la plus belle sérénité. Passionné de mécaniques bien huilées, il est riche, intelligent et marié à une très belle femme. Le seul inconvénient (de taille) pour notre homme est que son épouse, justement, le trompe avec un inspecteur de police. Gagné par une profonde rancœur, Crawford décide d’exécuter sa femme en mettant en place un plan diaboliquement parfait. Son épouse échappe finalement de peu à la mort et son époux est arrêté. Tout paraît simple dans cette affaire et pourtant… Le procureur Willy Beachum, qui va bientôt travailler pour une boîte privée très select, ne peut imaginer la tournure dramatique que va prendre ce procès, en apparence, anodin…
Avant l’excellent "Fréquence interdite" (2000), le cinéaste Gregory Hoblit nous avait déjà emmené dans les prétoires avec le très bon "Peur Primale" (1996) avec Richard Gere et la révélation, de l’époque, Edward Norton. Avec son nouveau thriller, "La Faille" ("Fracture" en v.o.), Hoblit nous replonge dans les travers de la Justice en ayant le bon goût de nous offrir un duel choc entre deux acteurs des plus talentueux : le "vieux lion", Anthony Hopkins, et le "jeune", Ryan Gosling.
Pas si éloigné de son célèbre rôle d’Hannibal Lecter, Hopkins campe un meurtrier férocement intelligent et machiavélique. Entre riche mari cocufié et assassin froid et sans scrupule, il n’y a qu’un pas &… l’ingénieur Ted Crawford (le personnage joué par Hopkins) a opté pour la seconde "formule" ! Face à lui, on retrouve le (plus que) talentueux Ryan Gosling. Après avoir été éclatant dans les efficaces "Calculs meurtriers" (2002) et "Stay" (2006), cet acteur canadien interprète un jeune procureur, Willy Beachum, cultivant de grandes ambitions, qui va devoir redoubler de concentration s’il souhaite vaincre un bien dangereux adversaire.
En dépeignant principalement l’enquête difficile de Willy Beachum, Gregory Hoblit et les scénaristes Glenn Gers et Daniel Pyne (voir ci-dessous) font le bon choix. "La Faille" utilise davantage Anthony Hopkins comme un "joker" de luxe, taillé pour donner, lors de chaque apparition, un bon coup de fouet à un récit qui souffre malheureusement de quelques longueurs.
Même si l’histoire manque par moment d’arguments (lorsque l’enquête de Willy Beachum piétine, les minutes deviennent longues), le petit coup de théâtre final remet un peu de beurre dans les épinards. Attention toutefois que ce dernier rebondissement ne devienne plutôt un pétard mouillé !
Malgré ces petits inconvénients, "La Faille" s’inscrit pleinement dans la charmante filmographie de Gregory Hoblit. Ce film est surtout à ne pas rater pour la prestation, une nouvelle fois impeccable, de Ryan Gosling, un acteur à suivre ! Anthony Hopkins, pour sa part, joue sereinement, sans devoir pousser son talent. Après tout, quand on a campé avec brio un intellectuel de haut rang qui raffole de la chaire humaine, on peut tout jouer ! Non ?
La bande-annonce...
Une plume en or…
Le scénariste Daniel Pyne est associé à des longs-métrages de très bonnes qualités. Il a notamment écrit l’histoire du thriller politique de Jonathan Demme, "Un Crime dans la tête" (2004), avec Denzel Washington et Meryl Streep. Pyne a également scénarisé "La Somme de toutes les peurs" (2002), "L’Enfer du dimanche" (2000) la bombe sportive d’Oliver Stone, ainsi que la thriller paranoïaque de John Schlesinger, "Fenêtre sur Pacifique" (1991). En 1991 et 1992, Daniel Pyne a écrit deux comédies pour l’acteur Michael J. Fox : "La Manière forte" et "Doc Hollywood". Avant cela, il a travaillé sur plusieurs épisodes de la légendaire série TV "Deux flics à Miami".
Casting, casting...
Outre Anthony Hopkins et Ryan Gosling, "La Faille" peut aussi compter sur des acteurs doués pour camper les seconds rôles. En plus de David Strathaim, on retrouve en effet dans le film de Gregory Hoblit, Rosamund Pike et Cliff Curtis.
Vu récemment en agent du FBI dans l’explosif "Die Hard 4", Curtis a notamment joué dans "Les Rois du désert" (2000), "Révélations" (2000), "Blow" (2001), "Training Day" (2001), "The Majestic" (2002) ou encore "Dommage Collatéral" (2002) avant d’accéder à davantage de notoriété dans "Le Maître du jeu" (2004) et dans le récent "Sunshine" de Danny Boyle.
Rosamund Pike a été révélée au public dans la peau d’une James Bond Girl dans le "Meurs un autre de jour" (2002) de Lee Tamahori. On a pu également la voir dans le film d’anticipation "Doom" (2005) ainsi que dans "Orgueil et préjugés" (2006).