Le slogan de la radio publique reflétait bien son contenu éditorial : thématiques variés et opinions diverses qui pouvaient s’y exprimer avec une large liberté.
Depuis la nomination (permise par la réforme constitutionnelle de 2008, à l’initiative du chef de l’État) par Nicolas Sarkozy des nouveaux présidents de Radio France (Jean-Luc Hees) et France Inter (Philippe Val), il semble qu’il ne soit plus possible d’exprimer d’opinions allant dans le sens contraire du pouvoir en place, même par l’humour.
En effet, Didier Porte et Stéphane Guillou ont été licenciés et ne seront plus présents sur la radio publique l’an prochain. La raison avancée, « l’humour ne doit pas être confisqué par de petits tyrans» , oublie le droit à la caricature.
Le 17 juin dernier, les journalistes de France Inter ont voté à une large majorité une motion contre Philippe Val pour exprimer leur « colère face aux choix et aux méthodes de Philippe Val» en s’inquiétant notamment de « l’ampleur des changements projetés» et considérant que « le lien de confiance indispensable entre la rédaction et la direction a été rompu» .
Comme le rappelle le MJS, les moins de trente ans découvrent aujourd’hui avec effroi ce qu’était le temps de la RTF où le président de la République se réserve le droit des nominations, où le fait du prince prime sur la liberté. A cet égard, le doute plane sur le rôle du pouvoir dans cette affaire.