Dans l’affaire Woerth, la question n’est évidemment pas de savoir – en
premier lieu – si la collusion entre l’ancien ministre du budget et sa femme ont pu être à l’origine de pratiques illégales. En jouant les « père la pudeur » de l’homme intègre, Eric Woerth et
tous ceux qui tentent de le défendre essaient de noyer le poisson. Le vrai scandale, d’un point de vue éthique, est que Florence Woerth ait pu accepter de s’occuper de la plus grande fortune de
France alors que son mari était à la fois trésorier de l’UMP et en charge du trésor public. De deux choses l’une : ou bien « ces gens-là » vivent dans un monde tellement différent qu’ils sont
incapables de mesurer la portée de tels agissements ; ou bien, le cynisme constituant leur pain quotidien, ils se moquent totalement de la morale publique, trop attirés par l’appât du gain,
fusse-t-il parfaitement honnête.
La même question se pose évidemment s’agissant, en vrac, de l’utilisation abusive de logements de fonction, de frais de missions démesurés, de cumul salaire de ministre – retraite de
parlementaire. Dans une France qui supprime les postes d’enseignants spécialisés, qui réduit l’accueil des enfants de moins de trois ans en maternelle, qui refuse de prendre en compte la
pénibilité au travail, qui veut faire passer les chômeurs pour des assistés et les jeunes pour des fainéants, ou encore – la liste est longue - qui met les cinquantenaires en pré retraite, dans
cette France sarkozyenne-là, l’indécence d’une certaine classe politique (qui touche malheureusement tous les partis) donne la nausée.