Après dix jours de compétition, sur le plan sportif pour certains extra sportif pour d’autres, l’Afrique du Sud nous livre un tournoi assez pauvre sur la pelouse mais haut en couleurs dans les tribunes. Premier bilan.
Les bons points :
- L’Uruguay. L’équipe sud-américaine est qualifiée pour les huitièmes de finale où elle retrouvera la Corée du sud, s’offrant par là même une bonne occasion de voir plus loin. Solide derrière, réaliste devant, la celeste est facilement sortie en tête d’un groupe duquel elle ne partait pourtant pas favori. A eux maintenant de rêver, pourquoi pas, de marcher dans les traces de leurs glorieux aînés, vainqueurs en 1930 et 1950.
- L’Argentine : Décidément tout sourit aux équipes sud-américaines dans cette coupe du monde. Plus encore pour l’albiceleste. Une attaque enivrante, un Veron rayonnant, un état d’esprit exemplaire. Bref, tous les ingrédients semblent être en place pour permettre aux Argentins d’accrocher une troisième étoile à leur palmarès. Emmenés par un Maradona maradonesque, attention tout de même à la crise de surconfiance.
– L’Arbitrage : Mention très spéciale à l’arbitrage, impeccable jusqu’ici. On cherchait un successeur à Collina, meilleur arbitre de trois coupes du monde consécutives, on en a trouvé une pelletée. Malheureusement, tout ce qui est français est mauvais durant ce mondial, et Stéphane Lannoy, unique arbitre tricolore en Afrique du sud, ne déroge pas à la règle. Mis en cause, notamment, lors de la rencontre opposant le Brésil à la Côte d’ivoire.
- Les stades : Nombreux étaient les sceptiques au moment de l’attribution de la coupe du monde à l’Afrique du Sud. Pourtant, le résultat a fait taire toutes les mauvaises langues. Les installations sont somptueuses et garantissent une sécurité constante.
- L’ambiance : C’est des tribunes que vient la plus grande satisfaction. Une ambiance chaude, bon enfant. Aucun problème n’est pour l’instant à signaler. Les travées ont conservé leur bonne humeur et ce malgré l’inutile polémique sur la présence des vuvuzelas.
Les désillusions :
- L’équipe de France : Il était impossible de rédiger ce papier sans s’arrêter sur le cas des Bleus. Arrivés en Afrique du Sud avec des incertitudes, dus au scandale Zahia et à une lamentable campagne de préparation, ils en sont repartis avec des certitudes. Le football français est à bout de souffle et attend urgemment l’arrivée du docteur Laurent Blanc. Rongée par des problèmes internes, l’Equipe de France est arrivée au bout du cycle post-1998. Il faut maintenant reconstruire la maison bleue sur de nouvelles fondations.
- Le football africain : On en attendait beaucoup, peut être trop. Pour le premier mondial organisé en terre africaine, on les voyaient trop beaux, ils se voyaient trop beaux. A commencer par le Cameroun, qui n’avait pas hésité à parler de titre. Après deux défaites, des problèmes internes et un entraîneur contesté, les Lions indomptables sont plus dociles que jamais. Et déjà de retour à la maison. La Côte d’ivoire a montré une fois de plus le fossé qui la sépare des plus grands. L’association de 11 individualités ne fait jamais une équipe, surtout face au Brésil et au Portugal. Le Nigeria aussi a été trop tendre, défait notamment par la Grèce, pour prétendre accéder aux huitièmes. Et que dire de l’Afrique du Sud, certes valeureuse sur ses terres mais partie de trop loin pour voir s’ouvrir les portes de la phase finale. L’espoir de tout un continent repose désormais sur les épaules de l’Algérie et surtout du Ghana. Les « Black Stars » étant en tête de leur groupe avant de recevoir l’Allemagne.
- Italie, Angleterre même combat : Les deux nations, deux points au compteur, ne sont pas au niveau auquel on les attendait. Et pourtant, rien d’étonnant à cela. Les anglais, non qualifié pour le dernier euro, sont en reconstruction et se cherchent toujours, habités par la peur de laisser s’échapper cette génération dorée. Le cas de figure se pose différemment pour l’Italie. La squadra azurra, championne du monde en titre à oublié que les joueurs arrivés à maturité en 2006, sont aujourd’hui en fin de course.
- Le jeu : Avec 2,06 buts par match de moyenne, cette coupe du monde est la plus pauvre de tous les temps. Et pas moyen de se retrancher derrière un jeu léché, des équipes prêtes à prendre tous les risques… La frilosité de la plupart des nations, d’abord soucieuse de ne pas encaisser, est affligeante.
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