Editeur : Gallimard - Date de Parution : 1991 - 352 pages sublimes
Quel livre magnifique !
Dès les premières lignes, j’ai su que ça allait être une de ses lectures rares. Des moments privilégiés où l’histoire et l’écriture me transportent, où je vis le livre.
Nous sommes dans les forêts du Morvan, coupés de tout, un monde à part où les bucherons, les flotteurs de bois et les bouviers sont maîtres des lieux. Des hommes qui vivent par et pour ces forêts. Mais il y a l’envie de posséder plus et encore. Ambroise Mauperthuis est un homme que la jalousie et la rancœur font vivre. Il a assisté au crime de Catherine Corvol par son époux. Aveuglé par la beauté de cette femme, il en devient amoureux. Même morte, elle est à lui. Animé par son souvenir, il se nourrit de sa vengeance et devient un maitre-chanteur. Dans le même hameau, Edmée Verselay vit dans l’adoration de la vierge Marie, elle idolâtre sa fille Reine, femme au corps corpulent dont la faim est insatiable. L’un des fils d’Ambroise Mauperthuis se mariera à Reine s’attirant la colère de son père. La folie d’Ambroise Mauperthuis le pousserra à déshériter son fils, à renier ses petits-enfants pour prendre à Corvol ses enfants.
Un livre dense où l’écriture de Sylvie Germain est foisonnante, d’une richesse haute en couleurs et dont les mots sont précieux.
On est happé par la poésie du livre, subjugué par ces odes à la nature, à l’amour, à la vie que les neuf fils de Reine possèdent en eux. Les amours fantasmés, de la chair, de la nature sont portés à travers ce livre. La folie se décline, simple et douce à son extrême violence.
C’est beau, très beau….
Un énorme coup de cœur !