Un jour BP a réussi à boucher la fuite, le temps de calmer l’opinion populaire américaine, un autre le pétrole s’écoule plus densément encore dans l’océan. Les annonces sont sans cesse contradictoires et malheureusement la réalité de l’écosystème ne tient pas compte des stratégies de communication propres à la démocratie américaine.
En effet la nature est en train de payer le prix fort, selon des informations approximatives, plus de 600 oiseaux auraient été ramassés depuis le début de la marée noire. De plus, les autorités indiquent que le nombre de morts chez les dauphins et les tortues est en constante augmentation. Les chiffres de mortalité des espèces sont totalement invérifiables comme le précisent de nombreux vétérinaires américains qui craignent une catastrophe écologique d’une ampleur inégalée et essaient tant bien que mal de sauver les survivants qui s’échouent sur les plages.
Les photographies de Charlie Riedel confirment l’étendue du désastre. Un désastre qui aurait d’ailleurs pu être évité si tant est que le groupe anglais BP ait investi un peu de ces milliards de dividendes dans la sécurité des forages. Le photographe américain a cherché à montrer toute l’horreur d’une nature mise à sac par l’être humain, trop occupé à augmenter ses bénéfices.
La destruction de l’environnement dans lequel les générations futures seront censées se développer n’est pas assez digne d’intérêts immédiats pour que le grand capitalisme s’en préoccupe. Mais plus grave encore s’il en est, cette catastrophe reflète une fois de plus l’abandon des Etats devant les puissances industrielles. Même si les intérêts privés ont encore de beaux jours devant eux, ces oiseaux mazoutés pourraient bien annoncer une ère aux allures apocalyptiques.
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