Lundi 21 Juin, la Cour suprême des Etats Unis a statué sur l'affaire Monsanto v. Geertson Seed Farms qui opposait le géant américain des semences à des agriculteurs bio inquiets des risques de contamination de leurs champs par des graines de luzerne transgéniques.
Monsanto a immédiatement crié victoire, à grands renforts de communiqués de presse, repris, très rapidement par les agences ( AFP) et médias en ligne ( LeMonde.fr).
Cette décision, saluée par Monsanto comme une victoire est pourtant très claire : on peut lire, en page 22 de la décision publiée sur le site de la Cour suprême des Etats Unis : " ...la décision de l'APHIS [Animal and Plant Health Inspection Service de l'USDA - ministère de l'agriculture américain ] [...] signifie que pratiquement pas de RRA (luzerne Roundup Ready) sera cultivée ou vendu jusqu'à ce qu'une nouvelle décision de déréglementation est en place. De plus, [...] toute partie lésée par une décision de la déréglementation future et hypothétique aura amplement l'occasion de contester et de demander des mesures préliminaires d'urgence appropriée, si ou quand une telle décision est prise. " [traduction Greenpeace].
En clair, cela signifie que Monsanto ne pourra pas vendre de semence de luzerne OGM tant que les autorités américaines n'auront pas fait de nouvelles évaluations et pris une nouvelle décision.Le Centre for Food Safety (CFS) qui a suivi le dossier de très près, a analysé sur son site la décision de la Cour suprême et s'est employé à dénoncer la précipitation des médias ayant repris l'information sans lire le compte rendu complet de la décision de la Cour suprême.
Andrew Kimbrell "executive director" du CFS a publié, sur ce sujet, une tribune sur le Huffington Post : La décision de la Cour suprême est une défaite pour les ambitions de Monsanto (en anglais)