Voir ce film à la beauté désuète et au graphisme soigné, entre celui de Disney des "Aristochats"et le monde D'Hergé de "l'ile noire", n'est pas à proprement parlé du temps perdu, mais j'ai ressenti devant ce morne défilé d'images sans paroles une vague impression empreinte de snobisme, un ennui complaisant en souvenir du Tati de "Jour de fête" et de "Traffic": Tati sera toujours Tati et la patine du temps n'y change rien.
Toutefois, un humour tendre et délicat étire parfois nos lèvres d'un sourire léger comme la mélancolie tandis que nos mains se cherchent, se trouvent et se caressent dans la pénombre de la salle obscure.
Sans dialogue, la poésie des images est cependant affadie par quelques onomatopées inutiles.
Sans surprise et silencieux reposant jusqu'à la lassitude, le récit de cet "Illusionniste" artiste déchu, démodé, généreux et désabusé progresse lentement comme le train dans la nuit d'un film d'Hitchkock.
C'est chiant comme la beauté et ça permet de tester sa concentration et sa résistance au sommeil.
Comme il est dit à la fin: "les magiciens n'existent pas!"
La magie du Sylvain Chomet des "triplettes de Belleville" non plus.