Voici le sujet qui vient de tomber au concours du CID :
" Résistance et obéissance, voilà les deux vertus du citoyen. Par l'obéissance, il assure l'ordre, par la résistance, il assure la liberté." Alain 1912
Cette dichotomie vous semble t elle conciliable avec votre engagement d'officier?
Merci aux nombreux candidats qui me l'ont signalé. Voici le commentaire de l'un d'eux : "Au bilan, dans ma salle d’exam, nous étions plus d’un à être surpris". Tel autre ajoute : "Pour ma part, le sujet a priori bateau m'a posé quelques difficultés. Néanmoins, je suis assez satisfait du résultat".
Ces derniers temps, on avait pas mal évoqué la notion d'obéissance ou le cas de De Gaulle. Un lecteur d'égéa avait donc les meilleures chances de réussir. C'est mon fillot qui doit être content.....
1/ En première approche, le sujet était à plusieurs abîmes : d'une part entre Alain (1912) et De Gaulle (1940) mais aussi le monde contemporain ; d'autre part entre le citoyen de la citation et la propre expérience du candidat, officier. L'opposition obéissance - ordre versus résistance - liberté ne devait s'apprécier qu'à la lumière de ces deux considérants, qu'il faut comprendre comme des "projecteurs" qui éclairent le sujet.
2/ Cela permet d'aller à la notion de problématique, souvent mal comprise des candidats : la problématique est le nœud qui concentre les problèmes soulevés par le sujet. Pour cela, il faut d'une certaine façon sortir du sujet. Par exemple en renvoyant à la notion d'honneur et de discipline, inscrits sur les drapeaux, guidons, pavillons et étendards. Quant aux multiples distances (citoyen officier, Alain De Gaulle), elles renvoient à la notion de pertinence. La problématique s'énoncerait ainsi : " les notions traditionnelles d'honneur et de discipline, à la racine de ce citoyen particulier qu'est l'officier, demeurent-elles toujours aussi pertinentes ?"
3/ On en déduit un plan assez simple articulé sur cette opposition chronologique :
- L'opposition ente honneur et discipline a toujours posé des difficultés à l'officier
- Ce dilemme demeure toujours actuel, même si les réponses diffèrent de celles d'autrefois
- La première partie se divise par exemple en deux sous -parties : l'une sur l'opposition honneur et discipline (on peut renvoyer à l'analyse classique entre légalité et légitimité), l'autre sur ses réponses dans l'histoire (la 1GM, la 2GM, décolonisation...) où les engagements d'officier ont donné lieu à des réponses variées. Conclusion partielle : c'est un p... de bon sujet, M'sieur l'examinateur
- La deuxième se traiterait également en deux sous-parties : l'une sur la réactualisation du dilemme (médiatisation, mondialisation, NTIC, terrorisme, dérégulation de l'Etat, nouveaux troubles identitaires .... changent l'environnement de l'action du citoyen et de l'officier) l'autre sur la réponse à y donner (où le candidat choisit son option, en faveur de la discipline ou celle de la résistance ou d'une habile conjonction des deux, mais qu'il doit alors décrire).
Bon, tout ça est bien évidemment critiquable. D'abord, c'est un horrible plan 2/2, mais il répond au sujet. C'est déjà ça.
Demain : synthèse. Bonne chance.
O. Kempf