Assise là, écran qui scintille ou feuille blanche que je noircie peu à peu, il y a toujours un morceau de chocolat qui traîne sur ma table. Carrés noirs ou lait. Blanc ou meringue. Nougatine ou fèves. Accro. A crocs perdus. Accrocs sucré de la journée. Souvenir de petite fille. Grappille. Mordille. Impression qui fond en bouche. Stalactites qui dégoulinent le long de mes lèvres. Rêve chocolaté. Péché mignon. Sensations. Emotions. Je ne peux m’en passer.
Pourtant, il le faudrait.
Mais tout m’attire en lui : sa couleur noisette, son parfum discret, sa texture lisse, son goût parfois léger parfois fort. Un délice des sens. Sans interdit je dis « oui ». Je glisse l’éclat sur ma langue, sanctuaire qui se profane en délices soumis. Je plonge dans les ondes du plaisir. Liquide chaud qui coule. Ce n’est pas sexuel mais presque. Douce euphorie. Accalmie de mes soucis.
Je le déguste tranquillement. Loin de tout regard. Je ne le partage en aucun cas. Plaisir personnel. Un onanisme gourmand ! Réel plaisir pour un éphémère instant.
Et quand le froid se fait piquant, quand le brouillard embue mes pensées, ce chocolat se fait chaud. Mousse. Parfois épices. Les après-midi ternis, il se fait gâteau. Mignardises. Neige ou crème. Bref, un enchantement minute après minute.
Saurez-vous m’avouer cette gourmandise ? Ou peut-être en avez-vous d’autres…