La croissance à crédit

Publié le 22 juin 2010 par Lecriducontribuable

Alors que certains gouvernements d’États endettés prennent des mesures de baisse des dépenses publiques pour réduire leurs déficits, des économistes, hommes politiques, éditorialistes, s’interrogent : une politique d’austérité, de rigueur (puisque le mot est désormais permis) ne risque-t-elle pas de nuire à la reprise de la croissance ?

C’est le reproche qui est fait à David Cameron, le nouveau locataire du 10, Downing Street. Le Premier ministre britannique a en effet décidé un plan d’économies de 41 milliards d’euros en 2011, qui fait écho à celui de l’Allemagne : 80 milliards d’euros étalés sur quatre ans, jusqu’en 2014.

Inquiété devant cette succession de mesures de réduction des dépenses, dont le but est d’abord de convaincre les investisseurs de continuer à acheter des obligations d’État, le président américain Barack Obama exhorte les gouvernements encore indécis à donner la « priorité à la reprise ». Nicolas Sarkozy, lorsqu’il fustige la rigueur, ne dit d’ailleurs pas autre chose.

Curieuse conception de l’activité économique. Il faudrait donc continuer à s’endetter pour soutenir l’économie ? Cette reprise de la croissance tant espérée est-elle crédible s’il faut la financer à crédit ? Et surtout : est-il bien sérieux de vouloir résoudre les problèmes liés à l’endettement par… une poursuite de l’endettement ?

C’est pourtant ce que proposent les gouvernements français et américain, et avec eux la plupart des pays de l’Union européenne et du G20.

Il y a toutefois une autre façon de favoriser la reprise de la croissance économique, et c’est justement celle adoptée par le gouvernement britannique, même timidement.

Il s’agit de réduire la pression fiscale pesant sur les entreprises et les ménages, lesquels, disposant de davantage d’argent pour investir et consommer, relanceront la croissance… et sans aucun endettement à la clef.