Ca-y-est, c’est fait, Villepin a lancé son mouvement ! J’attendais que Rorschach continue sa chronique de la conjuration gaulliste, mais dans la mesure où ce cuistre a pris des vacances, je ne peux pas laisser passer ça.
Donc, le nouveau mouvement villepiniste s’intitule « République solidaire ». Rien que ce titre devrait suffire à faire fuir tout homme sain d’esprit. République, ce système politique certes très honorable mais qui sert de cache-sexe à absolument toutes les entreprises de destruction de la France de ces dernières décennies. Quand à solidaire, je me bidonne tellement derrière mon clavier que j’ai du mal à établir une phrase cohérente pour démolir ce mot. Solidaire, ce mot qui est utilisé par toute l’extrême-gauche altermondialiste. Solidaire, ce mot qui se suffit à lui-même pour s’auto-placer d’office dans l’empire du bien. Solidaire, ce mot qui ne veut plus rien dire.
Bref. Dominique de Villepin s’est d’office placé dans le camp des bien-pensants, de ceux dont les idées ne puent pas. Et en plus, il se réclame du gaullisme.
Cette référence permanente, de tous les acteurs politiques, au général De Gaulle m’énerve. Profondément. Aussi, je m’en vais pour mettre fin à ceci révéler l’un des secrets les mieux gardés de la République française : le général est mort, et le monde a changé depuis.
Je sais, je viens de bouleverser profondément tout ce que vous preniez pour acquis. Je viens également de sous-entendre que se réclamer des politiques menées par le général il y a cinquante ans n’est à priori pas forcément pertinent pour diriger la France d’aujourd’hui.
Oh, ne me faîtes pas dire ce que je n’ai pas dit. J’admire beaucoup le général De Gaulle. J’admire notamment sa stature, son intégrité, son esprit immense, son sens du sacrifice et du dévouement, sa capacité à penser librement.
Maintenant ce n’est pas pour autant que je considère que tout ce que De Gaulle a fait était forcément la meilleure chose à faire à l’époque, et encore moins que c’est toujours la meilleure chose à faire aujourd’hui. J’ai même tendance à penser qu’il a raconté pas mal de conneries vers la fin de sa vie : le discours de Phnom-Penh, où il a pour ainsi dire pris position pour le communisme international. Son discours au Québec où, violant toutes les règles de la bienséance internationale, il a appelé la province d’une nation amie et alliée à la sécession.
Et non content de reprendre cette partie du général, l’agrémentant d’antiaméricanisme primaire et de tiers-mondisme, ils racontent des conneries monstrueuses : les gaullistes prônent le Droit international quand De Gaulle tenait (à raison) l’Onu pour un « machin », ils disent que la guerre est toujours la pire des solutions alors que c’est un discours qui pourrait être tenu par Pierre Laval, ils prétendent vouloir rassembler alors qu’ils ont réussit à mettre toute la jeunesse dans la rue à cause d’une réformette sans importance…
Et en plus, ils n’en ont pas la stature. Les Villepin, les Dupont-Aignan… sont uniquement des clowns, qui rêvent de porter des habits trop grands pour eux et se contentent d’insulter le général à chaque fois qu’ils se réclament de lui.
Bref, je n’aime pas les gaullistes. En fait, je dois même dire que je les déteste encore plus que Sarkozy. Qui pourtant est un sacré naze lui aussi. Mais entre deux clowns, je préfère celui qui est haï par les banlieues à celui qui y est accueilli par des chants traditionnels… africains. Villepin trahit la France à chaque fois qu’il va se prosterner devant les cultures « diverses », autant dire chaque fois qu’il va en banlieue.
Bref, si Villepin se présente en 2012, je voterai Sarkozy, uniquement pour faire monter le taux nécessaire pour atteindre les 5% et ainsi réduire les chances qu’il ait de se faire rembourser ses frais de campagne. Ah, et pour le faire chier aussi. Il n’y a pas de raison de se passer des bonnes choses…