Tout commence sur un fond de musique légère, mais légère ! J’ai cru un court instant qu’il s’agissait d’une mélodie de Georges Delerue. Grand admirateur de ce compositeur, inutile de vous dire que je me suis senti très vite happé par ce film.
Avec des airs de légèreté, Yves Lavandier, réalisateur, nous emmène sur un terrain fort délicat : celui des sentiments et des rapports, si troubles, que nous pouvons entretenir avec nos parents, père ou mère ou père « et » mère.
La larve que nous étions est-elle sortie de sa chrysalide pour devenir un joli papillon ? Rien n’est moins sûr même si le cinquantenaire que je suis – eh oui ! – a tout de même la sensation de voler plus facilement qu’aux premiers jours.
C’est tout le propos de ce film lumineux et intelligent, où Gérard Jugnot interprète un psychanalyste fort sympathique – il en existe ! – venant en aide à une jeune fille, Eglantine, devant assumer sa propre vie et se libérer d’une mère possessive et malheureuse, bourgeoise et alcoolique.
Nous devons tous abandonner nos parents, un jour ou l’autre, et même si ce passage peut sembler insupportable à certains, la vie se charge de nous pousser, et de couper le cordon solide ou fin qui nous relie à nos géniteurs. Les aléas de la vie, la mort nous sépareront fatalement de ces êtres que nous aimons souvent mais qui sont aussi parfois si durs à supporter.
Comment Eglantine – Emilie Dequenne – parviendra-t-elle à couper ce mince cordage sans précipiter sa mère dans le vide absolu ?
Avec l’aide de son psy, qui saura la pousser dans un sens en ne lui disant pas ce qu’elle doit faire, non, mais en lui donnant les ciseaux et les arguments pour couper le fil.
« Je t’aime », mais « je l’aime » aussi, et Eglantine ira vers ce garçon maladroit qui passe pour un séducteur et qui découvrira lui aussi que l’amour est une affaire complexe qui demande beaucoup de délicatesse, parfois, souvent…
Vous aurez compris que j’aime ce film, qui m’a ému, amusé, intéressé. La musique est sublime, les images belles et la mise en scène classique est intelligente. Pas d’effets inutiles dans Oui, mais… mais un réalisateur au service d’un propos, d’une idée universelle : comment réussir sa vie sentimentale, ou plutôt ne pas la rater.
Et puis il y a Lyon… la seconde ville de mon cœur…
Ce film est sorti en 2000, mais il est toujours d’actualité, comme bonifié par le temps.
Vous trouverez dans la colonne de droite, le lien pour commander le DVD du film et aussi la bande originale du talentueux Philippe Rombi.
Faites comme moi : achetez ce film et j'espère que vous passerez un bon moment grâce au cinéma, cet art merveilleux qui rend parfois la vie , comme dans Oui mais…, plus légère!
Merci à monsieur Lavandier et à très bientôt, j'espère.
Rodolphe Trouilleux