Ces remarques sont assez en phase avec ce que pensent beaucoup de journalistes "sérieux" qui n'ont guère apprécié les derniers titres de L'Equipe. Ils reprochent au quotidien sportif de prendre modèle sur la presse britannique dans ce qu'elle a de moins reluisant au risque de dégrader un peu plus l'atmosphère au sein d'une équipe qui allait mal depuis longtemps. Sans doute ont-ils raison, mais leur analyse aurait gagné à tenir compte de ce que la presse sportive vit des événements sportifs et des succès des équipes nationales. Les résultats catastrophiques de l'équipe de France annonçaient un véritable manque à gagner pour ce quotidien et son éditeur (qui est certainement intervenu dans le choix du titre) a pu trouver dans la publication des propos orduriers de Nicolas Anelka, propos qui seraient en d'autres circonstances restés confidentiels, une manière de relancer les ventes. Les journalistes ont trop tendance à l'oublier : faire un journal, c'est aussi vendre du papier. Et on peut penser que cette "mascarade" lui en a fait vendre beaucoup.
Je n'irai pas jusqu'à dire que les journalistes de L'Equipe ont choisi de mettre les insultes d'Anelka en titre pour vendre plus de papier, c'est la préoccupation de leur éditeur. Ils ont recherché, trouvé, mis en valeur et donné un sens à ce qui aurait pu n'être qu'une altercation de fin de march, comme il en existe sans doute, mille autres, que parce que les joueurs, l'entraîneur les traitent depuis des années de manière indigne. Ils se sont vengés des mauvaises manières de Domenech à leur égard. Ni plus ni moins.