Comment des feuilles, des fleurs fanées et des déchets de cuisine peuvent-ils produire ce matériau magnifique qui sent bon l’humus ?
Cela relève presque de la magie et inspire un profond respect pour ces millions d’organismes décomposeurs qui travaillent dans l’ombre, et ce, sans qu’il nous en coûte un sou.
En faisant du compost, en plus des recyclage du papier, du carton, du verre et du plastique, il ne vous restera pratiquement plus rien à mettre à la poubelle !
Il est certain que nous ne pouvons pas tout composter à la maison, mais nous sommes cependant tous concernés par la réduction des déchets.
Il est donc primordial que chacun contribue d’une façon ou d’une autre à la réduction de ses déchets à la source ou en participant aux collectes sélectives de matériaux verts.
Dans un contexte où il est devenu urgent de repenser notre façon de gérer les déchets qu’on appelle aujourd’hui les matières résiduelles, le compost et le compostage suscitent de plus en plus d’intérêt, et pour cause. Les matières compostables (ou matières putrescibles) constituent plus de 40% du volume des matières résiduelles domestiques, et le compostage permet de transformer ces matériaux apparemment sans valeur en un amendement indispensable pour la survie des végétaux et, par ricochet, pour la nôtre.
Mais il ne faut pas croire que cette méthode soit nouvelle, puisque les Chinois utilisaient le compost 500 ans avant Jésus—Christ.
D’ailleurs, nous les humains ne pouvons pas nous vanter d’avoir inventé le compostage. En fait, nous avons simplement imité la Nature en y ajoutant quelques astuces.
Que sont le compostage et le compost ?
Le compostage est un processus de décomposition biologique contrôlée de la matière organique dans un milieu aérobie.
Le compost est le résultat du compostage. ll s’agit d’un composé stable, comparable à l’humus en nature.
Les organismes décomposeurs
Le compost est un milieu de vie dans lequel entre en jeu une grande diversité d’organismes vivants. Ceux-ci se divisent en deux groupes : les micro-organismes et les macro-organismes.
Selon les conditions du milieu (oxygénation, teneur en eau, température, pH, matières nutritives) et la phase de décomposition du compost, les différents organismes interagissent ensemble ou successivement selon leur fonction respective.
Alors que les représentants de la microfaune ont une action chimique sur les matériaux, la majorité des macro-organismes décomposent physiquement les matières en les creusant, les grignotant, les mastiquant, les digérant, les suçant et les brassant. Le ver de terre fait exception puisqu’il a une action à la fois physique et chimique.
Les micro-organismes
Les micro—organismes sont les organismes les plus actifs dans le processus de décomposition. Ces êtres sont si microscopiques qu’il n’est pas possible de les voir à l’œil nu. Les principaux micro—organismes qui interviennent dans la décomposition de la matière organique sont les bactéries, les champignons et les actinomycetes.
Les macro—organismes
Les macro—organismes qui participent à la décomposition de la matière organique sont visibles à l’œil nu. On retrouve plusieurs espèces comme les lombrics, les insectes, les acariens, les gastéropodes, les myriapodes, les crustacés, les nématodes … Ils interviennent dans le processus de compostage lorsque la température n’est pas trop élevée. C’est pourquoi on les retrouve davantage dans les procédés de compostage où il y a peu d’élévation de température tels que le compostage domestique et le lombricompostage.
Pourquoi composter ?
Pour protéger l’environnement.
Les différentes méthodes de compostage
Il existe différentes méthodes de gestion des matières organiques par compostage.
La première méthode, qui est aussi la plus simple, est le compostage domestique. Il s’agit de la méthode qui est à la portée de tous ceux qui ont accès à la moindre petite parcelle de terrain pour y installer un composteur domestique.
Elle s’adresse donc principalement aux propriétaires de maison individuelle, mais peut aussi être pratiquée par ceux qui habitent dans un logement collectif, s’ils ont l’autorisation pour installer un composteur sur le terrain commun.
La seconde méthode est faite pour ceux qui veulent composter des quantités supérieures à celles générées par une cellule familiale. Cette méthode, qui exige des connaissances plus approfondies, s’adresse principalement aux regroupements de locataires, aux membres des jardins communautaires et aux propriétaires de petites fermes.
Le lombricompostage intéressera particulièrement ceux qui habitent en appartement et qui n’ont absolument pas la possibilité de composter à l’extérieur.
Il sera aussi attrayant pour ceux qui veulent produire le meilleur amendement pour leurs plantes d’intérieur. Enfin, le lombricompostage peut être très utile dans les écoles en tant que pratique d’initiation à l’environnement.
Le compostage industriel implique la gestion de très gros volumes de matières résiduelles. Cette méthode comprend le compostage des résidus des fermes industrialisées et le compostage des résidus des ICI (industries, commerces, institutions) de même que le compostage des matières putrescibles municipales (pour les municipalités qui offrent le service de collecte de ces matières).
Que peut-on composter ?
- Déchets de cuisine : épluchures, fruits et légumes abimés, coquilles d’oeuf, marc de café, filtres en papier …
- Déchets de jardin : gazon tondu, feuilles …
- Déchets de maison : cendres, papier journal, bouquets fanés …