Le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD) de la Réunion vient de mettre au point un test de détection de la bactériose de l'anthurium. Cette sale maladie "provoque un dépérissement de la plante pouvant aller jusqu’à sa mort". Une réussite pour le centre de recherche basé à la Réunion, puisque "cette nouvelle méthode de diagnostic plus sensible et plus rapide, est désormais recommandée par l’Organisation européenne de protection des plantes (OEPP.
Cette bactérie maligne qui pourrit les jolies fleurs de mamie a été introduite en 1997 à la Réunion par des plants contaminés en provenance d'Europe. Comme quoi, l'Europe, c'est dangereux, comme diraient les Chevénementistes et les Villiéristes.
A l'île de la Réunion, "les producteurs d’anthuriums auront désormais la possibilité de faire réaliser ce test (par un laboratoire d’analyse agréé) sur les plantules importées dès qu’elles présentent suffisamment de feuilles (à prélever et broyer pour le test).
C’est un gain de temps considérable pour le producteur, puisqu’il fallait jusque-là importer des vitroplants et les acclimater jusqu’à la floraison, ce qui pouvait porter la quarantaine jusqu’à 18 mois. Si des symptômes de la bactériose se déclaraient dans le lot importé, celui-ci était alors détruit. Aujourd’hui, en effectuant ce nouveau test, la durée de la quarantaine pourra être réduite à 2 mois" explique-t-on au Cirad.
C’est une étude impliquant 15 laboratoires européens, qui a confirmé que l’outil de détection moléculaire proposé, était performant techniquement et comportait en plus des avantages (facilité de mise en œuvre, gain de temps) par rapport à la méthode de référence européenne.
Le protocole de diagnostic de l’OEPP a ainsi été révisé. « Une méthode officielle française devrait maintenant prochainement être publiée » , ajoute Aude Chabirand de la station réunionnaise du Laboratoire national de protection des végétaux (LNPV), qui a coordonné la validation du test de détection et participé à sa reconnaissance européenne.
Le test devrait être commercialisé à l’international à partir de 2011, sous forme d’un kit d’analyse. Le transfert technologique de ce test a été financé par Oséo Innovation (représenté à la Réunion par l’Agence Française de Développement).
Les résultats ont été présentés aux 150 scientifiques participants à la conférence internationale sur les bactéries pathogènes des plantes (ICPPB 2010) qui s’est déroulée à Saint-Denis de la Réunion du 7 au 11 juin 2010.
Laurelen