Je l’ai rencontrée par hasard et ce qui m’a de suite fasciné chez elle, c’est son détachement total par rapport à ce qu’elle représente.
Je me pose chaque jour la question de ce qui fait la beauté d’un visage ou d’une attitude. J’essaie de comprendre ce qu’est le charisme, la présence, la beauté des traits, d’un regard, d’une silhouette et je remarque qu’à chaque rencontre, mes certitudes s’écroulent pour mieux se reconstruire.A vrai dire je ne sais pas si Kamilya est fondamentalement belle, je ne suis même pas sûr que ce qui m’émeut en elle, d’autres le verront, en fait cela n’a aucune importance. Elle s’est imposée à moi comme une évidence, une pure et totale évidence. Pas de pourquoi, de comment, de doute, c’est là et il n’y a rien à faire.
Je lui ai donné rendez-vous Place des Vosges, il pleut averse, nous marchons sous les arcades et discutons. Il est 11h du matin, le ciel est gris, on se met en terrasse à l’abri et commandons un café. Je sors mon appareil et lui donne le briquet. Je lui demande si elle fume, elle sort des cigarillos de son sac, je lui donne un paquet de cigarettes.
Elle est curieuse et me questionne sur mes peintres préférés, je la questionne sur le Kazakhstan. J’essaie de comprendre l’origine des traits de son visage, ni asiatiques, ni russes, elle me demande si je connais Rimbaud. Je prends quelques photos entre deux gorgées de café, elle ne calcule même pas l’appareil. L’esthétique du désintéressement.
Curated by James Bort