J'avais mentionné dans un billet précédent que Sevilla était déjà une ville importante du temps de Jules César.
En fait, un peu avant l'arrivée de César en Hispanie, Sevilla, alors Ispal et déjà sous le joug de l'empire romain, avait été rebaptisée Hispalis et était en voie de devenir une des plus importantes ville de la péninsule ibérique. C'est toutefois César qui donne à Hispalis le statut de colonie romaine, faisant des habitants des citoyens romains.
Aujourd'hui, il ne reste que peu de choses d'Hispalis, à Sevilla. J'avais vu, sur la carte touristique, qu'il y avait des "monolitos romanos" à quelques coins de rue de chez moi. J'y ai fait un saut, et j'ai perdu une bonne demi-heure à cause des petites rues labyrinthiques et de l'imprécision de la carte touristique... pour trouver enfin 3 colonnes usées dans un jardin verrouillé, sans grand intérêt.
On dit ici que les principaux vestiges d'Hispalis reposent à plusieurs mètres sous la ville actuelle, qui a été érigée par-dessus l'ancienne cité romaine.
Toutefois, en y regardant de plus près - et en marchant quand même plusieurs kilomètres -, j'ai découvert quelques vestiges d'Hispalis encore visibles dans Sevilla de nos jours.
Voici, en quelques photos, le résultats de ces pérégrinations romaines.
À moins de dix minutes de chez moi, à l'extérieur du boulevard qui encercle le centro de Sevilla, on retrouve les restes de l'aqueduc romain d'Hispalis. Ce morceau est une vision étonnante dans un quartier autrement moderne de la ville.
À quelques dizaines de mètres plus loin, un autre bout du même aqueducto romano a été encadré par un support en acier. (Vous remarquerez l'église au loin - sur la droite - qui abrite un des clochers dont j'ai parlé dans le billet précédent, vous donnant un coup d'oeil sur l'aqueduc en question).
Intéressant mélange d'antique et de moderne; je me demande bien ce que Jules penserais de ce qui entoure l'aqueducto romano aujourd'hui!
Environ 1,5 km à vol d'oiseau plus au nord, on trouve un grand parc, l'Alameda de Hercules, dont l'extrémité sud est flanquée de deux colonnes datant de l'époque romaine, chacune supportant une sculpture en assez bon état.
À l'autre bout de cette esplanade de près d'un demi kilomètre de long, on retrouve deux autres colonnes, un peu plus abîmées, mais toujours fascinantes à voir, au pied desquelles des jeunes s'amusent ou jouent au foot.
Bien que les sculptures soient moins bien conservées qu'à l'autre bout du parc, elles demeurent impressionnantes.
Au pied des colonnes, on retrouve aussi quelques inscriptions (mon latin n'est pas fort, alors... J.E, tu peux m'aider? Hehehe...). Notez le "NO8DO" tout en haut... j'y reviendrai dans quelques jours.
Ah, voici le plat de résistance, pour qui cherche des vestiges importants d'Hispalis! C'est qu'il reste encore environ un demi-kilomètre de murailles de l'époque romaine le long du boulevard (section Munoz Leon) qui encercle le centro, dans La Macarena.
Six ou sept imposantes tours dominent toujours le paysage sur les murailles, qui demeurent, malgré deux millénaires, une vision impressionnantes à voir aussi loin de Rome.
Dernière vision des fortifications d'Hispalis, de l'autre côté, où on peut apprécier la structure en double murs séparés par une douve. (Et aujourd'hui agrémentée de palmiers!)
--
Je reviendrai éventuellement sur le passé romain de la région, puisque j'ai entendu dire que la petite ville d'Osuna (mentionnées précédemment dans un commentaire) avait été fondée par Jules César lui-même.
--