Faut-il choisir Jeremy Flores pour représenter sa marque ?

Publié le 11 décembre 2007 par La Sms

Après Laure Manaudou, Thierry Henry ou encore Teddy Riner, focus sur un nouvel athlète. 
C'est certainement le meilleur espoir français toutes disciplines confondues ! A 18 ans, il a gagné le championnat du monde WQS, antichambre de l'élite mondiale qu'il a intégré cette année. C'est le plus jeune surfeur de l'histoire à rejoindre la "première division" du surf mondial, le WCT. Actuellement classé à la 8e place avant l'ultime épreuve de Pipeline à Hawaï, le jeune prodige de 19 ans a tout d'un futur champion.
 

    Jeremy Flores a à peine 13 ans lorsque sa carrière débute. Quiksilver, leader mondial du surfwear, le repère sur les plages et décèle immédiatement le talent du gamin. La marque née en Australie (devenue Française depuis) met alors tout en oeuvre pour lui permettre de développer ses capacités hors normes. Jeremy Flores s'entraîne dur et enchaîne les compétitions de jeunes à travers le monde, sous l'oeil attentif de son père, lui-même surfeur, et grâce au soutien logistique et financier de son sponsor. Sept années durant, il alterne 6 mois de préparation à Sidney, Australie, et 6 mois en France, à Capbreton. Outre les compétitions, Quiksilver lui donne l'opportunité de participer à des trips surfs avec d'autres espoirs et quelques grands noms du surf. Ces voyages lui permettent de s'entrainer sur différents types de vagues du globe.    

Deux années professionnelles lui suffiront pour remporter le championnat mondial WQS, qualificatif pour l'élite, le WCT, qu'il rejoint début 2007. Rapidement, Jeremy s'impose parmi les meilleurs mondiaux. Malgré son jeune âge et la différence de culture qu'il y a entre lui et les autres compétiteurs du Tour (c'est le seul européen), il enchaîne les bonnes performances. Il se paie même le luxe de battre à Teahupoo (Tahiti) l'un des plus grands sportifs de tous les temps, Kelly Slater, huit fois champions du monde ! Bluffé et se retrouvant en lui, "King" Kelly n'hésite pas à le prendre sous son aile. Fait rarissime, Slater lui propose de le rejoindre pour s'entrainer, preuve du potentiel considérable de Jeremy.   

  A l'aube de sa deuxième année sur le WCT Tour, Jeremy garde les pieds sur terre. Il ne veut pas bruler les étapes et ne s'estime pas être en mesure de remporter le titre surprème en 2008. "Trop tôt " juge-t-il. C'est oublier que Slater fut le plus jeune champion du monde de l'histoire du surf. Il avait alors 20 ans... l'âge de Flores l'année prochaine ! Mais cette année, le jeune Français a eu du mal à s'adapter à la vie du Tour au milieu des Brésiliens, Australiens et Américains notamment. Etre le seul Européen ne l'aide pas à s'intégrer. Les différences culturelles s'y font sentir. En 2008 la donne va changer. Flores pourra voyager avec un autre Français, Micky Picon, de retour dans l'élite, ainsi que d'autres Européens. Mieux, il aura une compagnie de choix qui pourra certainement lui prodiguer de précieux conseils dans l'approche de la compétition, de la culture de la gagne ou dans la gestion des médias : Bixente Lizarazu. Le champion du monde de football 1998 est devenu un ami. Grâce à Canal+, ce dernier l'accompagne afin de réaliser un reportage sur le jeune espoir. Ce nouvel environnement semble plus que propice pour l'aider à franchir une nouvelle étape sur le WCT Tour.  

  2007 a marqué le début d'une nouvelle ère pour le surf en France. Flores a en effet beaucoup fait parler de sa discipline dans les médias : régulièrement cité dans L'Equipe, reportages dans divers magasines tels que L'Equipe Magasine ou Sport, pour la première fois une compétition de surf à même été diffusé en direct, sur Eurosport, plateaux télé dont le Grand Journal de Canal+, etc. Il dépasse de plus en plus le cadre sportif.    

Beaucoup de marques veulent séduire les jeunes. Le surf représente une belle opportunité de s'adresser à une cible très consommatrice et fortement communautaire. La notion de tribu y est d'ailleurs importante. Les amateurs de surf le sont tout autant de web surfing où la tribu se déplace lorsque les conditions de surf ne sont pas réunies. De plus, les valeurs associées au surf sont séduisantes : nature et environnement, liberté, prise de risque, aventure, extrême, alternatif, ou encore... glamour (L'Oréal travaille d'ailleurs avec Slater).    

Evian n'a pas hésité longtemps. La marque d'eau minérale du groupe Danone parraine le jeune champion aux côtés de son équipementier Quiksilver. Il reste donc de nombreuses places à prendre. Peu de risques, le surf est un sport propre (entendez, sans dopage ni scandale tels que paris sportifs, matchs truqués, magouilles financières, etc.). L'investissement doit être envisagé sur du long terme et il doit contribuer au développement de ses performances. Jeremy est jeune et a un vrai plan de carrière. Les spécialistes s'accordent pour en faire le successeur de Slater. Mais pour l'heure, il doit encore confirmer. Sans titre majeur sur le WCT Tour, il a pour l'instant un rayonnement médiatique limité mais au potentiel aussi important que son talent. Ce qui le rend encore financièrement accessible. Ne considérez pas sa jeunesse et son actuelle médiatisation comme un frein. C'est aussi le rôle du sponsor de développer la notoriété de son champion à travers son plan de communication. Jordan aurait-il été aussi célèbre sans Nike ? Certainement pas autant. Nike a flairé le talent du joueur et, ensemble, ils ont optimisé le retour sur investissements ! Certes, Flores ne sera sûrement jamais Jordan. Mais c'est sans aucun doute un potentiel énorme sur lequel il faut miser !