"La musique donne une âme à nos coeurs et des ailes à la pensée."
-Platon-
Eh! Platon, remettez-nous donc la même chose.Si j'en crois les éxégèses de la partition libérée, il se pourrait bien que la fête de la musique dans son idée qu'elle était lumineuse, ait mûri en 1976 dans le crâne d'un musicien états- uniens : Joel Cohen qui travaillait alors à France musique. Il organisa tout d'abord pour les solstices d'hiver et d'été- 21 décembre et 21 juin- un programme musical sur l'antenne de sa radio: "les saturnales de la musique" et puis comme il avait heu! une longue portée, il proposa par la suite pour fêter l'été qu'il arrivait tout beau,tout chaud (ou presque) que ce jour là des groupes d'amateurs s'installent un peu partout et jouent à leur bon plaisir.
Vous savez ce que c'est....il fallut naturlich que tout cela mûrisse lentement, prudemment... et profitant des généreuses utopiales générées par l'arrivée tant attendue de la gauche au pouvoir qui devait "changer la vie", le grand Jack promu alors ministre de la culture et des chemises roses décida avec son staff -en 1982 -de nous concocter le premier soir de l'été dans l'espace du possible une grande fiesta à la bonne franquette ou chacun débarquait avec son flutiau, sa guitare sommaire et ses vocalises pour devenir une fois, un jour.. acteur plutôt que consommateur.
Ah oui mais là, oh! c'est quoi ce bordel... "faites de la musique" qu'ils disaient mais pas trop de bruit non plus sinon... ça dérange -certains- et les plaintes et les déliés s'accumulèrent au fil des ans et la grande famille des pouvoirs publics décida d'organiser tout ce tohu-bohu en y adjoignant des règles concernant le niveau sonore, le temps imparti et...finalement au bout du compte en transformant ce qui devait être une démarche quasi spontanée à la porté de tous (ah!ah!ah!) en concert à telle heure sur la scène machin, bref un jour de consommation quasiment comme les autres...Ceci dit ne mégotons pas (d'ailleurs j'ai arrêté de fumer) , il existe encore quelques poches de résistance qui sortent des sentiers rabattus des comités des fêtes et autres associations encartées, et puis-comme disait ma grand-mère "c'est toujours ça de pris"
"Prends un bain de musique une à deux fois par semaine pendant quelques années et tu verras que la musique est à l'âme ce que l'eau du bain est au corps."
-Olivier Wendel Holmes-
"De la musique avant toute chose"
-Paul Verlaine-
Elle s'appelait R.L.P. prononcez: radio libre populaire-ah dame à l'époque, on faisait dans le lourd camarade..Avant que les ondes ne soient libérées-en 81- pour les marchands de soupe... il existait des radios alternatives ( y'en a encore quelques unes) qui imaginaient la vie autrement que dans les cartons des ministères ou des grandes épiceries annexes. C'était des repères joyeux de bricolos plein d'imagination et de rêve qui croyaient qu'il suffisait de tendre un micro à quelqu'un pour que la parole devienne instantanément libérée. Ce qui donnait du très drôle au très chiant mais en tout cas rien de comparable à ce qui se faisait ailleurs chez: ondes patentées . Et d'ailleurs ces dernières -les malignes- s'inspirèrent par la suite avantageusement de l'énorme potentiel créatif que dégageait les radios pirates, comme on disait alors.
Si je parle de cela "ici et maintenant" (pour reprendre le blaze d'une fameuse radio libre de l'époque), c'est qu'en tant que participant à la première radio nazairienne des années septante et des brouettes, j'ai le souvenir ému (si!si!) de cette "faites de la musique" inaugurale où toute la nuit des jeunes et un peu moins, investirent nos modestes locaux installés au sous-sol d'un foyer de jeunes travailleurs pour avec grand bonheur casser les oreilles de tout le monde , faire reprendre de bon coeur quelques ritournelles éternelles et bref! transformer cette nuit en grand moment de l'inoubliable et du tout est possible quand on veut...si l'on veut!
Cher(e)s paroissiens, vous pouvez ranger vos missels, la messe est finie!