Mais si l’achat et la vente de biens par Internet sont devenus courant au point de devenir un réflexe aujourd’hui, tout n’a pas été aussi simple au début des années 2000. Pierre Kosciusko-Morizet nous raconte cette aventure dans Price Minister : Toutes les entreprises ont été petites un jour.
Comme bien des sociétés internet, Price Minister est passée par la case start-up avant de se diversifier dans le voyage, l’immobilier et l’automobile ou encore de s’ouvrir sur l’Espagne et le Royaume-Uni et de devenir ainsi un groupe international. Son fondateur nous raconte comment l’aventure a débuté aux Etats-Unis : alors qu’il travaillait pour un organisme de crédit et jouissait d’un salaire très confortable, il décide de lancer un modèle d’achat-vente inédit en France en partant de zéro.
Price Minister : Toutes les entreprises ont été petites un jour n’en est pas pour autant un livre barbant rempli de données économiques et s’autocongratulant sur la réussite du modèle économique utilisé. Il est présenté comme un roman, ce qui en facilite la lecture et accroche le lecteur, même si on commence à douter de la teneur en réalité des propos tenus par l’auteur lorsqu’il nous donne des indications très précises sur des événements produits il y a près de dix ans (heures exactes, citations précises, descriptions des états d’esprit…). Je me suis souvent surpris à penser que Price Minister n’était en fait qu’une entreprise de fiction tant la narration reflète le style du roman.
Siau final j’ai apprécié cette lecture, la préface m’avait laissé une mauvaise impression. Elle reprend un peu trop les termes en vogue aujourd’hui et qui sont directement liés à la période de crise financière, en plus de la conscience écologique dont tout le monde s’en fout quand ça ne passe plus à la télé. Développement durable, nécessité de repenser les échanges économiques, meilleures utilisation des biens, amélioration du pouvoir d’achat… : j’ai trouvé que l’entreprise était présentée ici comme le sauveur économique du monde. Un brin hypocrite je pense car, même si la société semble appliquer une politique louable envers ses employés, son but premier est d’être rentable, comme les autres. Il y a ici récupération du phénomène qui fait lourd à lire et qui me donnerait presque l’impression que la préface a été écrite par le Directeur Général de TF1 :-).
Alors oui, ne pas stopper le cycle de vie d’un produit et le relancer est profitable à tous : pour le vendeur qui gagnera quelques euros sur un article dont il ne trouvait plus l’utilité, pour l’acheteur qui obtiendra un article moins cher ou habituellement introuvable, et pour le garant de la transaction qu’est Price Minister qui sera rémunéré pour avoir permis à l’acheteur et au vendeur de se rencontrer. De ce côté, il n’y a rien à reprocher à personne.
Le livre de Pierre Kosciusko-Morizet s’avère intéressant pour les futurs entrepreneurs du Net, en se révélant agréablement positif malgré les difficultés inhérentes au lancement de ce type d’entreprise. L’auteur raconte les moments de doutes et les difficultés de l’entrepreneuriat sans jamais tomber dans le défaitisme, aidé il est vrai par un concept en béton et le soutien de son entourage. Ca change de la mentalité française dans ce domaine ! L’auteur nous raconte ses débuts dans un petit appartement parisien, ses différents tours de force pour réunir les fonds nécessaires à la (sur)vie du site des premiers jours et brosse quelques portraits de gens qui se sont impliqués à la création de Price Minister, souvent avec passion - avec folie diront certains au vu du pari risqué dans lequel ils s’étaient lancés : les autres membres fondateurs bien sûr, que sont Pierre Krings, Justin Ziegler, Olivier Mathiot et Nathalie Gaveau, mais aussi les investisseurs et quelques employés qui ont marqué la naissance du n°1 du e-commerce français.
Si vous voulez savoir comment a démarré cette société, “Price Minister : Toutes les entreprises ont été petites un jour” devrait étancher votre soif. L’ouvrage se lit très facilement en plus.
Merci aux Editions Carnets de l’Info et à Babelio pour m’avoir permis de découvrir ce livre.