Depuis quelques semaines déjà, l’Afrique du Sud a vidé ses carrefours des mendiants, marginaux, enfants des rues et prostituées. Mettre chacun de ces publics sur le même plan questionne la conception qu’à l’Afrique du Sud de protéger les plus vulnérables alors que la pauvreté favorise la corruption, les délits, la marchandisation des corps etc.
Une entreprise de grand nettoyage a été lancé consistant à parquer ces populations qui dérangent dans des centres où les conditions de vie sont assimilées à des « camps de concentration » pour certaines associations défendant les droits de l’Homme. Le pays organisateur du Mondial de football veut s’affranchir et se désolidariser de la pauvreté qu’il a lui-même créé. A Durban, ville de la demi-finale, depuis la rénovation de la promenade, on a prié les enfants des rues de retourner chez eux, «c’est à cause de vous que Durban est sale», leur diraient certains policiers chargés de les conduire dans des foyers en périphérie. Près des Docks, au sein du plus grand port du continent Africain, les prostituées ont été écartées en périphérie, pour laisser place aux commerces et hôtels de luxe. Les exemples sont hélas trop nombreux. Bien que la prostitution soit illégale en Afrique du Sud, il convient tout de même de mettre en place des outils pour protéger et sécuriser les prostitués. La répression n’a jamais fait disparaître ce phénomène, bien au contraire elle le dissimule pouvant les mettre en danger. Une brigade du vice a même été mise en place spécialement pour la coupe du monde, afin d’intensifier les arrestations. Le MJS ne peut accepter cette situation. Le Sweat (cellule d’action pour la défense et l’éducation des travailleurs sexuels) estime que l’activité des travailleurs du sexe va croître de manière considérable lors de cet événement international. Malgré une campagne de prévention du Sweat (distribution de préservatifs et de lubrifiant dans les bars), le mauvais traitement infligées aux prostituées risque de rendre celle-ci complètement inopérante. Le MJS en appelle à la raison des autorités Sud-Africaines, et demande le respect et le bon traitement des populations les plus défavorisées. Concernant les enfants des rues, le MJS demande l’application simple de la convention internationale des droits de l’enfant qui doit les protéger. Nous demandons également une augmentation des moyens pour prévenir les risques de contamination VIH sur un continent où ce virus est la première cause de décès prématuré. Cacher la misère n’a jamais été un moyen de l’éradiquer ! Source : MJS