Sarkozy se rend enfin dans le Var

Mieux vaut tard que jamais. Dans un parallélisme saisissant avec l’attitude de Georges Bush dans le drame de Katrina en Louisiane, Nicolas Sarkozy a fini par trouver un créneau pour se rendre en début de semaine  dans le Var. Difficile de comprendre comment un président toujours si apte à jouer sur le compassionnel des faits divers a pu reléguer en second rideau un drame d’une telle ampleur sur le territoire national.

Capable d’effectuer une visite d’Etat en Inde en seulement 39 heures montre en main, Nicolas Sarkozy a jusqu’à présent été incapable de dégager trois heures pour les sinistrés du Var.

Mercredi dernier, l’Elysée annonçait une visite du chef de l’état “dès le début de la semaine prochaine”, “à l’issue de la phase des secours d’urgence et après ses engagements internationaux“. Certes, mais comment alors expliquer que le Premier ministre n’ait pas dans l’attente pris le temps d’effectuer le déplacement ? Seul Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur s’est rendu sur les lieux du drame.

François Fillon s’est limité à présider vendredi une réunion ministérielle à Matignon pour l’aide aux sinistrés. A l’issue de celle-ci, un arrêté de catastrophe naturelle pour neuf cantons a été décrété.

En réaction aux violentes intempéries qui ont frappé plusieurs communes du Var dans la nuit du 15 au 16 juin et se sont traduites par un très lourd bilan de plus de Vingt-cinq morts, treize personnes toujours portées disparues et de très lourds  dégâts matériels, le président de la République s’est uniquement exprimé par voie de communiqué.

Celui-ci, outre une empathie annoncée à l’égard des victimes demande “au gouvernement de tout mettre en oeuvre pour apporter” aux victimes “tout l’appui nécessaire et faire jouer la solidarité nationale.”

Au cours du déplacement présidentiel pour juger des dégâts de la tempête Xynthia (une cinquantaine de victimes), Nicolas Sarkozy avait déclaré : “Il faut qu’on s’interroge pour savoir comment en France au XXIe siècle des familles peuvent être surprises dans leur sommeil et être noyées dans leur maison. (…) Nous devons faire de toute urgence toute la lumière sur ce drame inacceptable et incompréhensible.“

Les conclusions devraient être les mêmes pour les sinistrés du Var. Plus de 1.350 personnes, bloquées sur des toits de voitures ou de bâtiments, ont été hélitreuillées et 100 sauvetages ont été réalisés à l’aide d’embarcations a chiffré la préfecture pour un bilan qui ce jour s’établit à 25 décès.

On comprend l’embarras de l’exécutif au moment où le Sénat rend public un pré-rapport qui établit les déficiences dans la gestion du risque inondation.

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