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La ruine par EDF

Publié le 21 juin 2010 par Lecriducontribuable

Nous allons parler aujourd’hui de la ruine par l’EDF. Nous n’évoquerons pas la prochaine augmentation des prix, ni les impôts que par une sournoiserie redoutable les pouvoirs de la vraie gauche et de la fausse droite réunies infligent aux consommateurs d’électricité. Nous laisserons de côté aussi les retraites fastueuses et les niches confortables réservées à des camarades en panne dans leur carrière. Nous rappelons  sans entrer dans le détail le temps pas si lointain où les énarchos-socialos au pouvoir avaient imaginé investir en Amérique du sud ou ailleurs ; l’idée « géniale » consistait à se rattraper sur  les populations de ces pays en leur faisant supporter la mauvaise gestion de l’EDF en France :  il a fallu  plier bagage car les sud-américains se sont trouvés plus malins que les EDF et l’endettement  en résultant plomba longtemps les comptes de l’entreprise. Cette simple et insuffisante énumération montre les dégâts immenses qu’inflige l’économie administrée à l’ensemble de la population.

Nous allons tout simplement évoquer un acte de banditisme d’État, à savoir le prélèvement de 1 % sur les recettes de l’EDF en faveur du comité d’entreprise. C’est un fait très récent qui donne l’occasion d’en traiter.

L’acte de banditisme initial est la nationalisation des compagnies d’électricité décidée par le pouvoir après la deuxième guerre mondiale. Les compagnies  diverses d’électricité de l’époque  pouvaient fort bien prospérer et rendre des services accrus en passant tous les accords nécessaires sans que la population française se voit imposer la ruine résultant de la nationalisation.

Pour accompagner l’opération,  deux prélèvements parallèles ont été décidés : 1 % sur les recettes dévolu aux actionnaires des compagnies volées et le 1 % pour le comité d’entreprise. Laissons de côté le premier prélèvement qui est devenu dans la suite un placement de père de famille et dont il sera intéressant de parler un autre jour.

Le 1 % du comité d’entreprise dure depuis environ 62 ans.  A l’aide des tables financières,  il est possible de calculer grosso modo son importance. Pour le calcul nous retenons le taux de 3 % que rapporte normalement un capital sur la longue durée. L’objectif est de savoir l’importance atteinte au bout des 62 ans par l’argent dérobé  au consommateur. La privation annuelle de 1 % du prix de l’électricité  en s’accumulant avec les intérêts devient, après ces 62 ans,  172 % de cette consommation annuelle de l’électricité. Évidemment cela ne dit rien à personne mais le chiffre
déjà tout à fait considérable en lui-même doit être majoré à la suite d’autres considérations.

D’abord se trouve l’usage fait pendant ce temps du prélèvement, lequel représente 7 % des salaires de l’entreprise, pourcentage dépassant très largement les pourcentages semblables dans d’autres entreprises.

En application d’un accord non écrit et toujours valable durant toutes ces années une partie essentielle du prélèvement sert exclusivement à la CGT qui dirige le comité d’une main de fer. Or, celle-ci, sous couleur de défense des salariés, a dans les faits pour objectif la destruction de la richesse nationale dans toutes ses activités. L’autre partie du prélèvement est censée rendre service aux salariés en leur offrant diverses prestations comme dans tout comité d’entreprise. Il s’agit en fait de consommations forcées puisqu’elles ne sont  pas choisies librement ; le meilleur service que l’on pourrait rendre aux salariés d’EDF  serait de leur donner directement l’argent qui va au comité d’entreprise. Personne ne sait où se situe le curseur entre l’enrichissement de la CGT et les prétendus services rendus aux employés. La conclusion cependant est que l’usage de la totalité du prélèvement peut être considérée comme  une cause de ruine et que nous arrivons donc  à 344 %.

Mentionnons qu’un rapport de la Cour des Comptes en 2007 a accroché fortement la gestion de ce comité d’entreprise après un autre rapport daté de 1990 ; elle a accusé le manque de transparence ce qui veut dire avec son langage feutré que, malgré la « fée electricité », personne n’y voit goutte ;
également sont visés les coûts prohibitifs de gestion lesquels représentent 25 % du total du budget. ; elle a enfin évoqué sans les détailler des dérives qui justifieraient de l’intervention du parquet.

Voyons maintenant  en conclusion le fait nouveau qui est intervenu.

Le gouvernement vient d’étendre le régime très spécial des salariés d’EDF aux entreprises privées du secteur. En catimini, il  a fait modifier le projet de loi portant sur la nouvelle organisation du marché de l’électricité (« loi Nome »).  L’amendement du député UMP Lenoir, qui a bénéficié du soutien du gouvernement, a ajouté subrepticement au projet de loi initial l’article 14, qui étend l’article 47 de la loi du 8 avril 1946 sur la nationalisation de l’électricité et du gaz à toutes les entreprises des secteurs du gaz et de l’électricité. Concrètement, si cet article est maintenu, les concurrents privés d’EDF et GDF devront eux aussi transférer 1 % de leur chiffre d’affaires au financement de leur Comité d’Entreprise, donc offrir à leurs syndicats les mêmes privilèges particulièrement scandaleux que ceux en vigueur dans l’entreprise publique.

Si vous êtes client d’une entreprise concurrente d’EDF ou de GDF, votre facture d’électricité sera plus élevée de 1 %, afin de financer son comité d’entreprise. Cela signifie que la CGT va étendre son emprise sur toutes les entreprises du secteur de l’électricité.  C’est un remake de la nationalisation de naguère.

En pratiquant ainsi  le pouvoir de la fausse droite montre clairement et une nouvelle fois où penche son coeur ! Il est facile de remarquer que le pouvoir depuis 2007 a fait progresser le socialisme en France d’une façon accélérée : c’est une nouvelle preuve de cette marche forcée qui s’ajoute à beaucoup d’autres.

Michel de Poncins, pour Tocqueville Magazine


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