Premier jour de l'été.......Retour sur une jolie promenade en pays de Serres, hier matin.
A l'origine, la colline de Lauzerte était un oppidum gaulois, dominant les vallées de la Barguelonne et du Lendou. Son nom
actuel date des environs de l'an Mil.
A la fin du XIIe siècle, le comte de Toulouse reçut la colline en don
afin d'y bâtir un castelnau, une cité protégée par un château. La
fondation, d'un intérêt stratégique et économique évident, connut un succès
immédiat. Deux cents lots à bâtir furent distribués aux colons, attirés
par les libertés consenties.
Vers 1200, la ville s'étirait le long
d'une unique rue, au nord, tandis qu'un chemin contournait le plateau au
sud. Entre les deux, l'espace fut rapidement occupé et la place créée
sur le modèle de Montauban. Des faubourgs achevèrent rapidement
l'urbanisation du site fortifié.
Etape des pèlerins de Compostelle, cité commerçante, peuplée et riche
comme en témoignent ses maisons médiévales, Lauzerte reste aujourd'hui
l'un des plus beaux et des plus exemplaires catelnaux de hauteur fondés
dans le Midi, qui veille sur une campagne
appétissante où les chemins louvoient entre plateaux, calcaires et
vallons, le pays de Serres (le nom vient de "sierra").
La ville haute, exemplaire de l'architecture médiévale, organise ses
maisons autour de l'église St-Barthélemy et de la place des Cornières,
l'une des plus belles de la région. Les remparts évoquent le rôle joué
par Lauzerte, tiraillé entre les Anglais et les Français lors de la
guerre de Cent Ans. Les demeures anciennes, de style gothique ou
d'époque Renaissance, rappellent que la cité fut aussi un paradis pour
riches magistrats - une sénéchaussée importante y rendait la justice - et marchands prospères.
Nous avons retrouvé avec émotion la petite place des cornières avec son coin relevé où Victoire s'était faite photographier quand elle était petite. On nous dit que cette particularité est due au céramiste Jacques Buchholz, qui a également laissé de très jolis témoignages de compositions de villages perchés dans les rues et à l'Hôtel de ville.
Nous avons aussi visité les caves voûtées en ogives de l'immense Maison du Sénéchal, visité la cave du château qui abrite aujourd'hui le réfectoire de l'école maternelle et primaire avec son pilier central en palmier d'ogives, et apprécié nombre de restaurations de belles maisons patriciennes en cours.
Dans l'église Saint Barthélémy, une suite de tableaux en camaïeu de bleu pastel peints par le père de Dominique Ingres, qui enseignait la peinture à Montauban et emmenait ses élèves travailler jusqu'ici.
Une promenade riche de souvenirs, avec en prime, un peu chichiteux mais un temps clément presqu'oublié....
Ici, au Café du commerce sur la place des cornières, ce n'est pas du vin blanc que l'on vous offre avec le café, mais du jus de raison de Moissac, un délice à consommer sans modération.
Poursuivons ensemble la promenade dans les rues désertes de ce dimanche matin, sur le diaporama à droite....
cité moyennageuse